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C est au siège de la BNPJ que le matériel de cette organisation a été présenté. Le coup de filet lancé par les brigades antiterroristes la semaine dernière après une investigation poussée a permis l arrestation de quinze personnes.

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Des pistolets mitrailleurs, des pistolets automatiques, des chargeurs, des dizaines de balles… l’arsenal découvert par les services de sécurité indique clairement le danger potentiel présenté par le réseau terroriste démantelé. Si cet arsenal est aussi important, c’est que le mouvement démantelé, selon Saïd Lakhel, expert dans les mouvements radicaux, voulait emprunter les techniques de guérilla pour semer la panique à l’échelle nationale. C’est au siège de la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ) que le matériel de cette organisation a été présenté. Le coup de filet lancé par les brigades antiterroristes la semaine dernière après une investigation poussée a permis l’arrestation de quinze personnes. Selon les observateurs, de nouvelles arrestations ne sont pas à écarter. «Ce réseau est né d’une sécession avec la «Chabiba Islamiya». Il est ainsi actif depuis les années 70. L’organisation avait également des liens avec les cellules terroristes démantelées suite aux attentats du 16 mai», affirme Lakhel. En effet, les terroristes présumés de ce réseau s’activaient dans plusieurs villes du Royaume sous la direction d’un chef influent. Les éléments révélés de l’enquête montrent bien que le réseau, baptisé par ses membres «mouvement des Moudjahidine au Maroc», était fortement organisé. Ils ont réussi à introduire en 2003 et en 2005 des armes en provenance de la Belgique. Selon Abdelhaq Khyam, chef de la BNPJ, l’arsenal en question a été caché dans des fermes près de Tiflet (région de Rabat) et dans la région de Sebaâ Ayoun (région de Meknès). «La nature géographique très étendue et donc difficile de contrôle permet l’implantation dans ces régions loin des regards», ajoute Lakhel. Pour financer ses activités, le réseau gérait plusieurs affaires commerciales. Il s’agit notamment d’un local situé dans un marché au nord et plus exactement à Tanger et un autre au niveau de la capitale belge Bruxelles. Les membres présumés du réseau s’activaient également dans le secteur de l’agriculture dans la région du Gharb où ils tenaient des projets agricoles. «Ces activités économiques étaient destinées à fournir une assise financière au réseau. Les chefs de l’organisation ont fait ce choix pour ne pas éveiller les soupçons des forces de sécurité. Des hold-up dans les banques ou des bijouteries auraient facilité la tâche des enquêteurs», explique Saïd Lakhel. Une dizaine d’ordinateurs, de nombreux téléphones portables et des sommes d’argent en devise et dirhams ont également été saisis. Le montant saisi en monnaie étrangère aurait atteint 17.000 euros. En effet, les membres du réseau recevaient de l’argent transféré via une capitale européenne. L’organisation a probablement des ramifications étrangères. Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur avait annoncé qu’il s’agit d’un réseau lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le ministère avait ajouté que «le chef de ce réseau a tissé des liens avec des parties et organisations terroristes internationales».

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