La réapparition quelque peu intempestive du nom de Hicham Mandari, sous la rubrique du fait divers, cette fois-ci, peut être interprétée de différents manières. Le personnage, mouillé dans une large panoplie de malversations, de délits et d’actes hautement criminels, pris en étau dans les mailles de la justice, américaine, dans un premier temps, puis française actuellement, est aux abois. Sans parler des poursuites que d’autres pays lésés par les actes de ce personnage, pourraient engager à son encontre, notamment le Maroc et le Bahreïn.
Rien n’exclut, a priori, qu’il ait été victime d’une agression dans une banlieue de Paris, comme cela arrive quotidiennement à des milliers d’honnêtes citoyens, sous tel ou tel prétexte relevant de la délinquance, malheureusement devenue banale, dans ces quartiers-là. Mais, la version qui en est donnée par Mandari, relayée par des organes de presse plus ou moins complaisants à son égard, en France comme au Maroc, suscite un certain nombre d’interrogations. Cela fait déjà quelques années que cet escroc, doublé d’un faussaire à grande échelle internationale, impliqué dans nombre de trafics de toutes sortes, mythomane, mystificateur, fabulateur, tente par tous les moyens de se donner une dimension qui n’est pas la sienne, de réviser sa propre biographie en s’y accordant tantôt le rôle de la victime expiatoire, tantôt le persécuté détenteur de secrets hautement sensibles sur des personnages et des milieux de premier plan.
La motivation la plus récurrente dans cet itinéraire est cependant la tentation d’exercer un chantage, permanent et ignoble envers le Maroc, comme un moyen de fuite en avant et une tentative de dissimuler ses propres forfaits derrière un nuage de mystifications et de mensonges, toujours plus gros, toujours plus invraisemblables.
Mais, si ce comportement pouvait à la limite se justifier dans le cas d’un fugitif aux abois, allant tout droit à sa perte et voyant sa marge de manoeuvre se rétrécir comme peau de chagrin, et n’hésitant donc plus à brûler tous ses vaisseaux et à se complaire dans toutes les formes de calomnie et d’intrigue, il est par contre extraordinaire de constater comment certains milieux – toujours les mêmes – s’échinent à crédibiliser ces manoeuvres désespérées, notamment à travers certains médias occidentaux et leurs queues de comète à l’intérieur du Maroc.
C’est un spectacle affligeant de voir que ces milieux sont acculés, aujourd’hui, à mettre en avant un Mandari, un personnage au passé si chargé, pour le présenter comme l’emblème d’on ne sait quel combat, incarnant on ne sait plus quelle cause, pour la simple raison qu’il peut porter atteinte, pense-t-on, à l’image du Maroc, dont toutes les forces vives sont unanimement engagées dans un vaste combat pour le renforcement de la démocratie et pour le développement.
Si cela est le signe de l’inexistence désormais de personnages plus respectables et plus crédibles que Mandari, Issou, Lmrabet et consorts, pour se faire les symboles de la contestation du régime marocain et de ses institutions, il est incontestable que c’est là la preuve que note pays a réalisé des avancées certaines sur la voie de la réconciliation, avec soi-même et avec son histoire, et que la voie est largement dégagée pour qu’il entrevoie son avenir avec espoir et optimisme.