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Cadrage : Déclarations et intentions

La déclaration gouvernementale serait prévue pour demain mardi. Les ministres ont été invités, chacun à part, à exposer par écrit la part du projet qui reviendrait à chaque département. Le dernier délai pour la remise de la copie, fixé à samedi dernier, a, semble-t-il, été respecté.
La démarche reste similaire à celle entreprise par Abderrahmane Youssoufi, après la formation du gouvernement de l’alternance en 1998. une autre voie prendrait peut-être moins de temps, mais aurait le désavantage de ne pas prendre en considération l’apport des uns et des autres. Une équipe technique-rédactionnelle pourrait mettre en harmonie les suggestions renfermées dans les petits textes ministériels mais serait-elle en mesure, dans l’espace-temps imparti, d’en vérifier la faisabilité ? Youssoufi avait repris en gros les ossatures des propositions et l’essentiel du débat politique, en cours à l’époque. Les partis de la Koutla avaient fait un effort de titans pour préparer le programme de gouvernement.
Driss Jettou, lui, a la tâche encore plus facile. Le programme-cadre annoncé par S.M. le Roi, à l’ouverture de l’actuelle législature, définit les contours de l’action gouvernementale. Le problème n’a jamais été celui de la rédaction des documents. Le plus important est d’avoir une visibilité au niveau des moyens, matériels et surtout financiers, qui permettraient d’atteindre les objectifs fixés.
Mais la déclaration gouvernementale, c’est connu, demeure une déclaration d’intentions. Or les déficits dont souffre le pays sont énormes et seules des actions chiffrées peuvent convaincre de la bonne volonté et de la certitude de franchir des étapes dans les quatre grands chantiers fixés par S.M. le Roi. A plus forte raison qu’il s’agit d’un programme quinquennal.
Ainsi la première déclaration gouvernementale de Driss Jettou devra avoir le souci des chiffres. La pauvreté a connu une grande expansion durant les cinq dernières années et sous un gouvernement à connotation de gauche. La nouvelle équipe doit s’engager sur des faits concrets. A quelle proportion la pauvreté (aujourd’hui de 20%) devra-t-elle être ramenée, en l’intervalle de cinq ans ? Idem pour l’analphabétisme des jeunes, qui atteint 60% des adultes.
Il est vrai que si l’on accable, dès maintenant, le gouvernement, avec des considérations pratiques et techniques, surtout en ce qui concerne la loi de Finances 2003, il risque de ne pas être opérationnel d’ici quelques mois. Avec tous les chamboulements indispensables.
Sur le plan politique, M. Jettou n’aura pas un problème de majorité pour faire adopter sa déclaration gouvernementale. N’en déplaise aux amateurs de la politique-fiction, qui voient en les frondeurs, au sein des partis politiques de la majorité, une force qui pourrait créer la zizanie lors du vote de confiance. Car, outre l’embarras du choix, le programme de l’Exécutif sera inspiré des orientations royales et des chantiers fixés. On pourra même assister à des positions purement paradoxales : des formations ne faisant pas partie de la majorité parlementaire pourraient, loin de toute approche politicienne, appuyer aussi l’action gouvernementale.

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