L’engagement politique trouve son expression naturelle dans l’adhésion à une organisation partisane qui incarne cet engagement et le traduit en actions et en projet politique pour lequel on mobilise les ressources humaines et intellectuelles afin de lui assurer le meilleur rayonnement et la plus large adhésion. Ce ne serait là qu’une simple lapalissade si on n’avait pas tendance actuellement, dans notre pays et particulièrement dans certains courants de pensée fortement travaillés par le nihilisme, à semer les germes d’une culture du dénigrement du politique qui fait d’abord un immense tort à la construction d’un processus démocratique encore en gestation. La version locale du «tous pourris» est une vieille rengaine qui verse objectivement dans la tentation putschiste et assimilée, laquelle considère que le pouvoir est d’abord une affaire d’usurpation et de main-mise, que les moyens comptent peu comparés à la finalité, et que, ma foi, dans un pays à moitié analphabète et peu encadré, il suffit de faire un coup, pour prendre de court ses adversaires, et remporter ce qu’on considère comme un butin qu’il convient de fructifier.
La création de l’Alliance des Libertés (ADL) qui tiendra ses assises en fin de semaine s’inscrit d’abord à contre-courant de cette attitude attentiste et passive. Ses promoteurs, venus de divers horizons socio-économiques, placent leur action d’abord dans la ligne de l’engagement politique, au sein d’une formation organisée selon les critères les plus modernes et les plus compatibles avec la cible de leur audience et la sensibilité qu’ils comptent incarner.
Cette clarté d’intention, renforcée par une posture de communication, elle aussi cohérente et plurielle, mérite d’être signalée. Elle permet de lire et éventuellement de débattre du discours de cette formation, de ses objectifs, de son argumentaire.
ADL se veut un espace idéologique et politique qui structure un discours libéral et reflète les aspirations et le projet de société que les tenants de ce discours comptent proposer et défendre dans le cadre du débat politique et d’idées en cours actuellement dans le pays, en relation avec les mutations que vit notre environnement à la fois immédiat et lointain. Dans ce contexte, les défenseurs de ce projet se proclament également fervents partisans d’une plus grande implication citoyenne de l’ensemble des potentialités humaines que compte le pays. Intéresser des cadres, des chefs d’entreprise, des intellectuels et des personnalités de la société civile en général à la chose politique et à l’engagement citoyen est certainement positif dans la mesure où il permet d’élargir l’offre de choix pour optimiser l’exercice de la démocratie dans notre pays et réduire, autant que faire se peut, les marges de la déshérence politique, porteuse de tous les risques.