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Cadrage : Engrenage

L’initiative du ministre de l’Intérieur, Driss Jettou de lancer un appel d’offres auprès des agences de communication pour mener une campagne de sensibilisation autour des deux grands axes de généralisation de la carte d’identité nationale et d’explication du mode de scrutin de liste, est louable et mérite d’être saluée.
Une première au Maroc que l’on a entourée des gardes-fou nécessaires. Des représentants des partis politiques ont été associés à la commission chargée de choisir les agences de communication souscrivant à l’appel d’offres. Ces dernières ont dû exposer en détail leur stratégie. Convaincre de leur aptitude à investir les recoins inconnus de l’arène politique. En somme, séduire ce «client» d’un genre nouveau. A ce titre, elles méritent aussi des félicitations.
Seulement, l’initiative de M. Jettou, et du gouvernement à travers lui, pour louable qu’elle soit, les place sur la première dent d’un engrenage, vertueux certes, mais tournant inexorablement, sous peine de blocage total, dans le sens de la communication administrative et politique. Les décideurs qui ont eu le courage de faire ce premier pas, ne sont pas sans savoir que l’on ne fait pas impunément appel à la communication.
Aujourd’hui, c’est une esquisse grossière d’un nouvel état d’esprit que l’on révèle. Ce faisant, l’on se «condamne» à la dépoussiérer, à la mettre en valeur et à la perpétuer. Au-delà de l’urgence électorale, il s’agira d’aller résolument vers les citoyens. D’initier des compagnes d’éducation civique d’envergure. De mettre en relief les valeurs de la citoyenneté. De jeter les bases d’une société nouvelles, évoluant dans le cadre de convictions intimement ancrées dans l’esprit des citoyens.
Cela est-il possible dans le Maroc d’aujourd’hui ? Absolument. Pour peu que la graine de la communication germe dans le terreau des administrations publiques, le département de l’Intérieur, initiateur de ce premier pas, en tête.
Il faudra rompre avec l’idée qu’un département de l’Intérieur, ne peut fonctionner efficacement, que s’il évoluait dans l’opacité totale. C’est désormais dépassé. Ailleurs, l’expérience a montré que les tâches pouvaient être accomplies plus efficacement dans un esprit d’ouverture et de communication. Aller vers le citoyen, c’est estomper progressivement cette note de méfiance et de défiance qui a fini par marquer le rapport à l’administration. C’est huiler, là où il faut, cet engrenage qui ne peut fatalement que tourner dans le sens de l’ouverture. C’est aussi asseoir la fonction d’autorité sur le socle solide de la transparence, de l’explication, voire de la concertation. Un premier pas, honorable, est franchi sur la voie de la communication. Un deuxième, de géant celui-là, le sera si les élections de septembre prochain se déroulaient dans la transparence et l’équité.

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