L’appel de la CDT, l’UGTM et l’UMT à la grève générale les 11 et 12 décembre dans le secteur de l’enseignement, la mise en oeuvre des dispositions de la réforme de l’enseignement et l’appel à la reprise du dialogue, annoncé par le gouvernement, remettent la question de l’enseignement en tête de liste des préoccupations des autorités gouvernementales. La participation des ministres de l’Education nationale, Abdallah Saâf, de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme, Fathallah Oualalou et de la Fontion publique, M’hamed Khalifa, expliquent en partie l’intérêt accordé à cette question. Certes, une telle démarche ne saurait passer sans susciter des réactions de la part des uns et des autres. Et pour cause ! Les syndicats de l’enseignement, comme on le sait, sont très actifs sur le plan politique et social. Outre leur rôle dans les élections et la mobilisation des masses, leurs dirigeants détiennent un réel pouvoir au sein des instances exécutives des partis politiques, aussi bien sur le plan national qu’au niveau local . Il suffit de rappeler, à cet effet, que les secrétaires généraux de l’UGTM et de la CDT, en l’occurrence Abderrazzak Afilal et Noubir Amaoui, sont des enseignants. Outre cet aspect « combattant», le secteur de l’enseignement offre aujourd’hui à l’ensemble de la classe politique un modèle à suivre dans le domaine de la négociation. La Commission spéciale d’Education et Formation (COSEF) à laquelle participent pas moins de 14 formations politiques, en plus de représentants de plusieurs associations et organisations de la société civile, a pu aboutir à un consensus sur les principes et mécanismes devant gérer le domaine de l’enseignement, toutes catégories confondues. Mieux encore, cette commission est arrivée à convaincre les appareils exécutif et législatif de la fiabilité de leur projet. Donnant ainsi une leçon de civisme et d’efficacité à tous ceux qui étaient sceptiques quant au rendement de cette commission. Cela dit, il n’en demeure pas moins que tous les problèmes ne sont pas résolus et que ce vaste chantier demeurera au centre des préoccupations des gouvernants d’aujourd’hui et de demain.