Alger et ses créatures du Polisario sont en train de s’énerver sérieusement. Les héritiers du FLN, les généraux trempés dans une longue expérience des coups bas et des manipulations de tous genres nous ont habitués à une meilleure maîtrise de leurs nerfs et à une plus grande sérénité, au moins en apparence. Alors que depuis quelques jours, voire quelques semaines, ils laissent transparaître, dans un certain nombre de déclarations plus ou moins officielles, mais aussi dans des prises de positions et dans les commentaires qu’ils commanditent à leur porte-plumes et à leurs porte-voix, un certain désarroi et une forme de mesquinerie qui méritent compassion et charité humaine, s’il ne s’agissait de gens qui parlent au nom d’un peuple, qu’ils ne cessent, par ailleurs et malheureusement, de martyriser et de mener vers l’abîme.
Rappelons-nous juste ces derniers jours, lorsque le Maroc fit l’objet d’une manifeste agression de la part de nos voisins du Nord, les Espagnols, qui ont attenté, une nouvelle fois, à l’intégrité territoriale du royaume, comment l’Algérie officielle s’est hâtée d’apporter son suffrage aux thèses de Madrid, au mépris de toute pudeur ou d’engagements inter-maghrébins, pan-arabes et islamiques.
On découvrira ultérieurement qu’au même moment, sur un autre front, celui des Nations unies, la diplomatie bouteflikienne a fait montre d’un activisme outrancier en faisant une véritable campagne contre toute éventualité d’ouvrir la voie à une issue politique à la question du Sahara. Une issue qui tienne compte des droits légitimes et historiques du Maroc et qui fasse une large place aux revendications justes des populations de ces provinces, à une meilleure prise en compte de leurs spécificités socio-culturelles et de leur priorité à bénéficier du potentiel économique local et à jouir du droit de gouvernance sur les affaires de leur région.
Alors que la majorité de la communauté internationale est de plus en plus convaincue de la justesse de cette perspective et de son aspect positif sur la stabilité, la sécurité et sur le processus de développement dans cette région africaine, habilitée à jouer un rôle de locomotive de progrès à l’échelle du continent, le pouvoir algérien freine des quatre fers et érige la politique d’obstruction comme une idée fixe et un dogme. Ce ne sont pas les principes qu’Alger avance, dans ses campagnes de propagande auxquelles seules quelques crédules ou des appointés reconnaissants croient encore, qui expliquent cette obstination. Les véritables raisons résident dans le fait que l’Algérie, compte tenu de la situation d’anarchie interne qu’elle vit, doublée d’un climat insurrectionnel lourd de menaces, se sent fragilisée par toute perspective de paix, de démocratie ou tout simplement de vie normale. Le pouvoir algérien actuel ne survit que dans le désordre, le flou, les manigances et la duplicité. En maintenant le pays à feu et à sang, ce sont les seuls intérêts d’une junte despotique, doublée d’une mentalité affairiste véreuse, qui sont privilégiés et préservés. En cela, tout ce qui peut faire décanter la situation et introduire un peu de visibilité et de transparence dans la région est, aux yeux d’Alger, à combattre et à bannir.