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Cadrage : Les islamistes confortés

Le Mouvement Unicité et Réforme (mur) récidive. Dans un communiqué de son Bureau exécutif publié en première page de l’édition Attajdid du mercredi 3 août, les signataires tirent de nouveau à boulets rouges, en des termes très peu flatteurs, sur les festivals organisés dans nombre de villes du Royaume pendant la saison estivale. Voilà donc le MUR qui joue encore aux directeurs de conscience des Marocains, leur montrant comme s’ils n’étaient pas majeurs et vaccinés ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire.
Les islamistes du PJD et du MUR cherchent à mettre sous tutelle toute une population dont ils détestent visiblement  les penchants pour la fête et la musique. En fait, tout ce qui ne leur ressemble pas, ils le déclarent infâme et sale au nom de l’on ne sait quelle morale. Les intéressés n’ont dans ces conditions qu’à animer leurs propres manifestations selon leur vision des choses.
Or, cette fois-ci, les gardiens du temps idéologique du MUR  se sont appuyés sur la chasse au stupre et aux vendeuses des amours tarifées menées par les autorités policières successivement à Marrakech et Agadir pour attaquer les festivals. Une campagne ayant pris des allures ultra dans beaucoup de cas et  que les auteurs du communiqué en question n’ont pas manqué du reste de saluer comme une initiative visant à “ faire face à tous les signes portant atteinte à la religion, la morale et la réputation du pays“.
Les islamistes légalisés se sont engouffrés dans cette brèche et ils ont raison de se sentir confortés dans leur condamnation de tout ce qui se rapporte au tourisme et à la culture. C’est comme ça que l’on fait le jeu des islamistes au lieu de combattre leur littérature obscurantiste.
Les gens ont besoin d’être fixés pour pouvoir avancer et entreprendre. Pour cela,  il est nécessaire de faire des choix clairs et définitifs.  Soit le Maroc veut réellement donner la priorité au tourisme auquel cas il faut en assumer les retombées soit il n’est pas encore prêt pour s’ouvrir sur les autres et dans ce cas il est indispensable de tenir un langage de vérité. Une chose est sûre : la confusion ne peut créer que la confusion et nourrir le doute sur les efforts déployés  par le pays en vue de mettre en place une société moderne et démocratique.
Ce sont les hésitations sur les politiques à conduire qui légitiment les prises de positions rétrogrades. C’est  la faiblesse de l’engagement des partis dits progressistes qui fortifient l’idéologie des tenants d’un autre ordre. Comment en effet accepter  le fait que les élus de l’USFP et de l’Istiqlal aient voté non, tout comme ceux du PJD, pour le festival de Casablanca qui a permis aux Casablancais de prendre du bon temps ? 
C’est par les petits calculs égoïstes et les réflexes démagogiques que  l’on fait le lit de ceux qui poursuivent des objectifs différents.

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