Comme chaque année, le pèlerinage rituel aux lieux saints de l’Islam déclenche les passions. Notamment celles des voyagistes pour qui cet événement est l’occasion de gonfler leur chiffre d’affaires, en profitant notamment du fait que la procédure des quotas a pour effet de faire flamber les prix.
Quant aux pèlerins eux-mêmes, ils vivent dans la fièvre d’un voyage exceptionnel, du moins ceux pour qui accomplissent le Haj pour la première fois. Quant aux autres, ils prient pour que les problèmes qu’ils ont connus lors de leur précédent voyage ne se reproduisent pas. Une fièvre accentuée cette année par les échos persistants d’insécurité concernant l’hébergement sur place. L’effondrement d’un hôtel l’année dernière est encore dans toutes les mémoires. Et l’optimisme du président de la FNAV suite aux mesures annoncées par le gouvernement saoudien en matière de mise à niveau de l’hébergement ne suffira sans doute pas à rassurer les heureux partants.
Voici donc nos pèlerins s’apprêtant à prendre le chemin des Lieux saints sans autres garanties que les prières de leurs familles et de leurs proches. Il y a certes ceux que l’idée de rendre l’âme en accomplissant leur pèlerinage ne dérange pas, au contraire. Paradoxe du pèlerinage: on y va pour en revenir mais on admet tout autant l’idée que l’on puisse y rester. Mais cela ne justifie évidemment pas les risques que font prendre à leurs clients les organisateurs. Et même en considérant que les hôtels finalement habilités à héberger des pèlerins ne présentent aucun risque d’effondrement, reste que la faiblesse de l’offre condamne les pèlerins moins fortunés à s’entasser avec d’autres dans des conditions de confort indignes de la circonstance. Il est donc temps de mobiliser les opérateurs du Haj afin que la clientèle concernée puisse prétendre à des prestations de qualité rigoureusement garanties. Il s’agit de faire en sorte que le pèlerinage à la Mecque ne soit plus ce voyage et ce séjour à risques que beaucoup se résignent à subir au nom de la soumission aux aléas du destin. Dans cet ordre d’idées, l’action de lobbying menée par la FNAV en Arabie Saoudite augure favorablement de la dynamique à impulser en la matière. En espérant que les gardiens des Lieux saints ne tarderont pas à prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte que le pèlerinage ne soit plus le voyage de tous les dangers.