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Cadrage : Pour l’Etat de droit

L’institution du «Diwan Al Madhalim» annoncée dans le discours royal, à l’Académie du Royaume du Maroc à Rabat, dimanche dernier, constitue un événement de portée nationale, à plus d’un titre, tant il projette la lumière sur une lacune qu’il incombe de combler et sur une volonté affirmée de renforcer le dispositif visant à instaurer le nouveau concept de l’autorité que Sa Majesté le Roi appelle de ses voeux et mobilise toutes les conditions qui concourent à son avènement. Combler une lacune se traduit par la volonté d’affiner la notion même de droit du citoyen en redéfinissant les champs d’action des diverses institutions à même de garantir ces droits, chacune selon ses prérogatives et spécificités. De l’appareil judiciaire enjoint de plus en plus à moderniser son fonctionnement, à assainir ses rouages, à augmenter son efficacité et à affermir son indépendance. Des tribunaux administratifs appelés à mieux «coller» aux problèmes des administrés et aider l’administration, y compris en la bousculant, à ravaler sa façade décrépie, afin d’assurer une protection judiciaire moderne aux citoyens. D’un Conseil consultatif des droits de l’Homme qui, une fois dégagé des plaintes à caractère administratif, et dès lors que sa composition et ses prérogatives seront révisées comme prévu, est appelé à assumer un rôle plus important en matière de protection des droits et libertés. Renouant, certes, avec une tradition ancestrale d’établissement de voies d’intermédiation à divers niveaux du clan, de la cité et de la communauté en général, l’institution de cette instance d’intermédiation se veut également volontariste et moderne dans son esprit et dans son mode de fonctionnement, tels qu’on en voit les prémices dans le dahir de création, lesquels augurent déjà d’une forte dissémination de la représentativité de cette instance, tant auprès de tous les ministères et administrations, qu’au niveau des régions et des diverses parties du tissu communautaire. Mais, cette instance ne sera pas pour autant un simple bureau des « Chikayas », elle aura pour tâche essentielle de combler le déficit de communication entre l’administration et les citoyens, au moment même où toutes les autres structures d’intermédiation, au sens large du terme: administratives, judiciaires, partisanes, syndicales, associatives, se doivent également de combler les graves lacunes qui sont les leurs en matière d’encadrement et de représentativité des citoyens pour fournir à ceux-ci les repères et les instruments de l’exercice d’une citoyenneté pleine et responsable.

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