Il est des secteurs économiques dans notre pays qui doivent donner l’exemple. Ce sont en général des secteurs stratégiques à l’économie formelle, à la surface financière large, aux procédures modernes et à la législation claire.
Ce sont également des secteurs dont l’encadrement supérieur est performant, le management indiscutable et l’organisation sérieuse.
Mais quand un de ces secteurs, notamment pour ce qui nous concerne aujourd’hui le secteur pétrolier, se met en avant de l’actualité par des événement qui jettent le trouble chez tous les opérateurs, déséquilibre un système de distribution déjà fort encadré administrativement et inquiète le consommateur qui dans tous les cas de figure paie une addition salée, nous tirons la sonnette d’alarme.
Ce qui marche doit marcher mieux. Ce qui éligible à la transparence doit l’être plus encore. Ce qui est clair doit éviter les jeux obscurs d’intérêts et de pouvoir. La Samir qui souhaite changer la donne dans le secteur ne peut pas se contenter pour toute forme de communication d’une insertion généralisée d’un quart de page dans la presse marocaine. Ce n’est pas sérieux et ça ressemble à une mésestime des journalistes, de la presse et de l’opinion publique.
Quand la Samir bouge dans un secteur sensible qui engloutit une bonne part des dépenses des ménages, des industries et de l’économie nationale en général il faut des procédures de communication moins cavalière.
Ceci étant nous pouvons admettre que la Samir depuis sa privatisation ne se sent pas encore à l’aise par rapport au marché libre. C’était une entreprise publique avec une vision du marché cadré par le monopole et le pouvoir de l’Etat. Qu’elle trouve aujourd’hui difficile après presque cinq ans de privatisation d’entrer dans un marché concurrentiel et libre, c’est compréhensible. Mais le ministre qui a goupillé sa privatisation et qui est aujourd’hui son directeur général doit veiller à ce que la Samir entre dans le marché dans le respect des consommateurs, des opérateurs et des procédures légales prévues lors de la privatisation.
L’intérêt bien compris des actionnaires notamment étrangers de la Samir est effectivement de ne pas faire perdurer un monopole de fait en usant d’acquisitions qui brouille l’image du raffineur national qu’était cette entreprise publique. Plus vite ils se conformeront aux lois du marché plus vite ils seront à la hauteur des engagements qu’ils ont pris par le passé à l’égard du ministre qui est devenu aujourd’hui leur employé. C’est une question d’élégance et de hauteur de vue.
L’avenir d’une entreprise et de ses dirigeants ne peut se construire à coups de ruses comptables, d’artifices d’experts ou de prouesses de cabinets d’études. Les enjeux vont au-delà d’esbroufes admirables et bien torchées. Ils sont ailleurs et conditionnent une bonne part de l’avenir de notre économie.