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Cadrage : Thermomètre

Le combat des femmes pour améliorer la situation de leurs droits ou au moins pour opérer et faire constater par tout le monde, y compris par ceux qui voudront tourner le dos à toute évolution en la matière, l’injustice qui leur est faite, est exemplaire à plus d’un titre et significatif par rapport à l’ensemble de l’attitude de notre pays vis-à-vis de la notion même de modernité.
L’exemplarité réside dans l’obstination que certaines femmes, plus ou moins soutenues par les hommes qui croient réellement qu’il y va de leur propre évolution et du devenir de leurs propres convictions, à affiner un discours de maturité, solide et irréfutable, à gagner à leur cause des personnalités influentes, des spécialistes, des experts et des potentialités qui donnent un poids à leurs revendications légitimes et dissipent les ambiguïtés, souvent artificiellement maintenues, sur la pertinence de ces revendications et leur urgence. Cette attitude, dans son esprit et dans sa méthodologie, est de plus en plus comprise et partagée par un nombre grandissant d’hommes et de femmes, même l’expression politique, publique et institutionnelle de cette adhésion demeure discrète.
Des pesanteurs, des préjugés et des calculs archaïques ont toujours la vie dure.
Significatif aussi, ce combat l’est dans la mesure où il porte en lui les mêmes composantes et ingrédients qu’il partage avec toutes les luttes pour la justice et l’équité que mènent de vastes tranches de la société pour défendre un droit, affirmer une identité, réclamer une justice, affirmer une spécificité, préserver un acquis. Et dans le contexte d’une société en pleine mutation qui s’arc-boute sur des fondamentaux et des repères auxquels elle s’accroche comme à des rampes de salut afin de ne pas perdre son identité et ses valeurs, on fait souvent l’amalgame d’assimiler le sort peu enviable fait aux femmes comme faisant partie de cette identité et de ces valeurs.
S’il est vrai que la situation de femmes au Maroc, comparée à ce qu’elle est dans d’autres pays arabes et musulmans, est, du moins en apparence, beaucoup plus tolérable et moins dégradante. Mais, il n’est tout simplement pas possible de penser une mise à niveau, économique, sociale ou culturelle qui tienne la route dans un monde et un environnement qui change à vue d’oeil, avec des attitudes qui se complaisent dans la négation de l’autre, dans son identité et sa spécificité, y compris quand celles-ci sont d’ordre sexuel.
Ne dit-on pas que la femme est l’avenir de l’homme. Et c’est justement de cet avenir qu’il s’agit. La moitié de la population marocaine ne peut être,davantage, tenue en marge du développement du pays. Sans la reconnaisance de son apport, pourtant considérable au quotidien, dans les campagnes et dans les villes, il ne saurait y avoir de projet de société viable.

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