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Ce qui nous attend en 2004

© D.R

L’année 2004 sera, par excellence, celle des grandes échéances au Maroc. Dans tous les domaines, le pays aura à affronter un défi, à concrétiser un projet d’envergure ou à entreprendre une réforme importante. Elle sera l’année des grands chantiers, mais aussi celle des grandes interrogations. Où va le Maroc ? Une question qui revêt une grande importance et qui nécessite des réponses urgentes à un moment où le monde est en train de vivre des mutations accélérées qui affectent toutes les grandes règles établies par l’ancien système mondial. À un moment où tout semble être secoué par une grande révolution universelle, le Maroc est appelé à définir ses objectifs et à mettre en oeuvre toutes ses potentialités afin de se forger une place dans ce nouveau système ou, du moins, préserver ses acquis. Dirigeants politiques, acteurs socioéconomiques et élite intellectuelle sont appelés à participer à cette course contre la montre pour que le pays puisse réussir la mise à niveau pluridimensionnelle qui pourrait lui garantir, au moins, de maintenir un rythme de croissance respectable. Dans le domaine politique, principal moteur de développement puisque toute avancée dans les autres secteurs reste tributaire de l’initiative politique, tout semble indiquer que l’année 2004 sera celle de la reconfiguration du paysage politique national. Le remaniement ministériel, qui s’annonçait à fin 2003 comme une solution pour faire sortir le pays de sa morosité, deviendra certainement une nécessité durant la nouvelle année. Les nouveaux blocs politiques qui sont en train de se créer et les tentatives de réanimation de ceux qui existaient déjà, laissent entendre que les forces politiques unifient leurs efforts pour mener des guerres de position visant à s’imposer en tant qu’interlocuteur incontournable pour la formation d’une nouvelle majorité gouvernementale. La naissance de la Mouvance populaire unifiée, qui a vu le jour à deux semaines de la fin de l’année, en est la meilleure illustration de cette tendance au regroupement des forces politiques. Dès la concrétisation de leur union, les trois formations politiques qui la composent à savoir le Mouvement populaire (MP), le Mouvement national populaire (MNP) et l’Union démocratique (UD) ont commencé à parler de la nécessité d’une révision de leur quota au sein du gouvernement afin de l’adapter à leur poids politique que représente plus de cinquante sièges qu’ils occupent à la Chambre des représentants. Dans la même tendance, l’on notera les efforts entrepris par l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti de l’Istiqlal (PI) pour tenter de réanimer la Koutla de son état comateux. Et, dans les deux blocs, l’on se prépare comme il se doit au remaniement ministériel de 2004. Pour ce qui est du législatif, deux projets de loi feront la Une de l’actualité en 2004. Le nouveau Code de la famille dont les débats en séance plénière commencent sous peu et le projet de loi portant réglementation des partis politiques qui sera incessamment présenté par le gouvernement. Le premier, qui constitue l’une des grandes réformes qui seront inscrites à l’actif de l’année 2003, sera débattu par les députés de la nation dans les prochains jours. Un débat qui s’annonce très animé, malgré l’unanimité qui entoure ses grandes lignes tracées par Sa Majesté le Roi. S’agissant de la loi sur les partis, elle devrait être à l’origine d’une réforme profonde du paysage politique national. Au niveau de la politique internationale, le Maroc devra faire face à l’hostilité de l’Espagne et de l’Algérie sur la question de son intégrité territoriale. Fort de l’unanimité nationale, de la légitimité de sa position et de la compréhension de plus en plus généralisée de la communauté internationale, le Maroc fera de l’année 2004, celle de la consécration définitive de sa souveraineté légitime sur ses provinces sahariennes. Le Maroc marquera aussi un retour significatif sur la scène internationale notamment dans le Proche-Orient où sa médiation a été sollicitée par les deux parties en conflit ainsi que par les Etats-Unis afin d’aider au déblocage de la situation d’impasse qui prévaut dans la région. Du côté de l’économie, l’année 2004 sera marquée par le dernier épisode du feuilleton de la privatisation des entreprises publiques. Ainsi, cette année, le gouvernement mettra en vente des entreprises de troisième catégorie. Celles qui lui restent à vendre. Outre les 16 % du capital d’Ittisalat Al Maghrib, le gouvernement tentera de vendre des sucreries et d’adjuger une nouvelle licence d’exploitation de la téléphonie fixe. Dans le domaine social, l’on s’attend à ce que cette année soit celle de la préparation de l’application de la loi sur l’assurance maladie obligatoire (AMO) qui devrait être appliquée dès le premier janvier 2005. En 2004, le gouvernement sera aussi appelé à adopter les décrets d’application du code de travail. Enfin, dans le domaine du sport, les acteurs sportifs s’attendent à ce que ce secteur soit doté d’un département officiel chargé de gérer ses affaires. Outre cet aspect organisationnel, le Maroc espère voir se concrétiser son rêve d’organiser la Coupe du monde 2010. En effet, c’est au mois de mai 2004 que la FIFA devra choisir le pays qui accueillera cet événement footballistique. Cette année sera aussi l’année des Jeux olympiques d’Athènes où le champion marocain Hicham El Guerrouj tentera de gagner une médaille olympique qui demeure l’unique pièce manquante de son grand palmarès. Dans tous les secteurs, donc, l’année 2004 est l’année des grandes échéances officielles, mais elle est aussi, à l’instar de toutes celles qui l’ont précédée, l’année de toutes les attentes des citoyens qui, à l’occasion de chaque Nouvel An, souhaitent voir s’améliorer leur situation économique et sociale.

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