Beaucoup de chantiers importants attendent la future présidente de la CGEM. En externe, le patronat est engagé sur plusieurs fronts. Les discussions pour la loi de Finances 2013 débuteront bientôt. Le dialogue social a repris et il promet d’être chaud. L’accord de libre-échange avec le Canada pointe du nez et la Confédération sera appelée à s’y impliquer. En interne, les chantiers sont tout aussi importants. La CGEM vient, en effet, de réviser ses statuts qu’il faudra à présent rendre opérationnels à travers, notamment, le règlement intérieur. La tâche ne sera pas aisée pour la future présidente. Mais pour pouvoir remplir au mieux ses missions, la CGEM a besoin de fonds. Or c’est précisément à ce niveau que le problème se pose. La preuve, sur les 2.132 adhérents que compte la Confédération, à peine 1.252, soit environ la moitié, paient leurs cotisations. Pour la seule année de 2012, la situation est pire puisque 540 entreprises seulement se sont acquittées de leurs tickets d’entrée. Les conséquences de ces retards sont évidentes sur les finances de la CGEM : un trou de 19 MDH. Ainsi sur un volume de 30 millions DH qu’elle était censée encaisser au titre des cotisations 2012, la Confédération en à peine pu recouvrer quelque 11 MDH. Certes, la situation s’est nettement améliorée en comparaison avec les années passées. Pour les quatre premiers mois de l’année, près de 16 millions DH ont été encaissés de la part de 728 adhérents y compris les 11 MDH dus au titre de 2012. En 2011, par exemple, et à pareille époque, ce chiffre n’était que de 7 millions DH. Il était de 10 MDH en 2010 et 12 MDH en 2009. Il n’empêche que la situation en 2012 n’est pas reluisante. C’est pour cette raison que les responsables de la structure permanente ont entrepris depuis quelques jours une campagne de sensibilisation en vue d’encourager les adhérents à passer à la caisse surtout à la veille des élections (voir encadré page 5). Et pour recouvrer davantage, ils devront ratisser large car dans le lot des mauvais payeurs on trouve toutes les catégories. Sur près de 880 entreprises qui sont redevables de la mise minimale (classe 1), à savoir 2.000 DH par an, près de 700 n’ont pas encore payé. A l’autre extrémité, on retrouve les grandes entreprises qui sont assujetties à une cotisation annuelle de 80.000 DH. Elles sont au nombre de 130 dont une soixantaine seulement sont à jour. Mais il n’y a pas que les entreprises. La notion d’adhérent englobe également les fédérations sectorielles ainsi que les associations professionnelles. Dans cette catégorie aussi les taux de recouvrement ne sont pas terribles. Sur un chiffre attendu de 2,4 millions DH, la CGEM en a encaissé 600.000 DH seulement. L’effort de recouvrement est rendu difficile par la dimension régionale. Car si à Casablanca, où est basée la CGEM, le taux de recouvrement est relativement correct pour les quatre premiers mois de l’année, il n’en est pas de même en régions où seules 188 entreprises sur un total de 1.030 ont payé leurs cotisations, soit un taux très bas de 18%. Si certaines régions comme Meknès, Agadir, Rabat et Oujda font bonne figure, d’autres, en revanche, sont nettement à la traîne en présentant des taux de recouvrement préoccupants d’autant plus qu’il s’agit de grandes villes et non des moindres. C’est le cas précisément de Marrakech, Tanger et Fès. On notera enfin le cas de l’Union régionale de Laâyoune où sur 161 entreprises adhérentes une seule a payé sa cotisation. Manifestement, le tandem présidentiel Miriem Bensalah-Salaheddine Kadmiri a du pain sur la planche pour mobiliser les troupes.