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Cinéma : le Maroc à l’avant-garde

© D.R

«Le Maroc est aujourd’hui le plus grand producteur de films à l’échelle arabe et africaine». Noureddine Saïl, qui nous a révélé cette réalité, ne fait pas dans la dentelle. Notre pays est devenu la première puissance cinématographique, après avoir devancé deux poids lourds du 7ème Art en Afrique et dans le Monde arabe : l’Afrique du Sud et l’Egypte, pays qui était considéré, nous dit M. Saïl, comme « la mère nourricière des pays arabes ».
Ce leadership ne doit évidemment rien au hasard ; derrière, il y a bel et bien eu une volonté politique. En témoigne, à qui veut bien entendre, la décision de l’Etat d’augmenter l’aide publique à la production cinématographique, qui passe désormais de 30 à 50 millions de dirhams. L’adoption par le Maroc du système de l’avance sur recettes, une initiative à mettre à l’actif de l’actuelle direction générale du CCM, et inspirée de l’expérience française et sud-coréenne, a permis également de niveler la qualité des films nationaux vers le haut. «Notre expérience se distingue par cet outil formidable qu’est le Fonds d’aide à la production cinématographique qui est devenu depuis deux ans l’avance sur recettes. Il a permis non seulement d’atteindre un rythme régulier dans la production, avec la perspective de 24 longs-métrages par an, mais aussi au niveau de la diversité puisque c’est un cinéma ouvert sur des thématiques variées et sur le brassage des générations», nous a indiqué Mohamed Bakrim, responsable du service de production au CCM. Un constat que n’a pas manqué de confirmer le 8ème Festival national du Film qui s’est déroulé du 10 au 16 décembre 2005 à Tanger. Pendant ce festival, «nous avons pu apprécier une palette multicolore de sensations diversifiées», fait valoir le DG du CCM, Noureddine Saïl. En effet, lors de ce festival, nous avons pu constater non sans enthousiasme que les thématiques étaient aussi diversifiées que bien ficelées, sachant que ce festival a été marqué par une forte participation des réalisateurs marocains installés à l’étranger. Une participation qui n’est pas passée inaperçue, puisque le Grand Prix du FNF de Tanger a consacré «L’enfant endormi», réalisé par Yasmine Kassare, une cinéaste marocaine établie en Belgique. Ces réalisateurs marocains de l’immigration, sans oublier bien sûr les comédiens, incarnent ce que l’on peut désormais appeler sans risque d’exaagération «le nouveau cinéma marocain». Autre indicateur de l’embellie que connaît le secteur de l’image dans notre pays, l’engagement des deux chaînes de télévision nationales, TVM et 2M, à contribuer à la production respectivement de 20 et 10 films de longs-métrages par an. Tout porte ainsi à penser que le secteur cinématographique au Maroc est en train de connaître une véritable petite révolution. Le Maroc s’est donné d’ailleurs les moyens de ses ambitions, en mettant en place une cartographie festive couvrant différentes sphères de la géographie cinématographique mondiale : nationale (Festival national du film), régionale (Festival du film maghrébin, Oujda), continentale (Festival du cinéma africain, Khouribga), méditerranéenne (Festival du cinéma méditerranéen, Tétouan), et internationale (Festival international du film, Marrakech).

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