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Combattre l’illettrisme

La Chambre des représentants, réunie en séance plénière, a adopté le projet de loi relatif à la charte communale. Dans l’article 11, il est stipulé que le conseil communal élit parmi ses membres, en dehors des membres du Bureau, qui savent lire et écrire, au vote à bulletin secret et à la majorité relative des membres, un secrétaire qui sera chargé de rédiger les procès-verbaux des réunions et un rapporteur du budget chargé de présenter les estimations financières et les comptes administratifs au conseil.
En cas d’absence de candidats sachant lire et écrire, le président désigne, parmi les fonctionnaires de la commune, un secrétaire assistant et un rapporteur assistant chargés des mêmes tâches, sous la supervision des deux membres officiellement élus. Il s’agit là d’un garde-fou assez judicieux, mais on pourrait imaginer que la supervision se fera en sens inverse… et que ce seront les assistants qui seront aux commandes.
L’article 28 de la charte communale stipule quant à lui, que les membres des conseils communaux qui ne peuvent justifier d’un niveau scolaire équivalant à la fin des études du certificat d’études primaires (CM2) ne peuvent ni être élus présidents ni même exercer cette fonction à titre provisoire. L’idée en soi est positive, mais elle pourrait s’avérer bien insuffisante eu égard à toutes les responsabilités qui incombent aux élus. Il est facile d’imaginer toutes les situations pour le moins gênantes pour une commune dont le Bureau et les membres justifient de ce niveau du CM2. Mais sont-ce là les seules qualités intellectuelles requises ? Le niveau du certificat d’études primaires est tout juste suffisant pour lire et écrire. Et, à moins que le titulaire de ce niveau ne soit un autodidacte accompli, il pourra ni rédiger, ni communiquer, encore moins établir des dossiers et autres études nécessaires à la gestion et au développement de la circonscription. Quelle attitude avoir, ne serait-ce que dans le cas d’une cérémonie de jumelage avec la commune d’un autre pays ? Quelles perspectives, quel développement, quel mieux-être pourront-ils garantir au citoyen ? Des questions qui en appellent d’autres. Les unes sont liées au fléau de l’illettrisme, qui rejoint dans le cas d’espèce celui de l’analphabétisme. Et les conséquences et les dégâts se font ressentir au niveau même des secteurs qui sont supposés opérer un nivellement par le haut.
Les autres questions sont relatives à la désaffection des jeunes et le désintérêt qu’ils affichent pour la chose publique. Ajoutées au taux d’analphabétisme à l’échelle nationale, les deux questions finissent par se rejoindre. Si dans le fond l’analphabétisme et l’illettrisme sont deux choses différentes, dans le cas d’espèce, le second phénomène peut s’avérer tout aussi handicapant que le premier pour le développement de la société.

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