Le temps qu’il fait à un endroit et à un moment donné (vent, température, quantité de pluie…) dépend de l’état de l’air atmosphérique qui se trouve aux alentours et au-dessus d’une région donnée. Prévoir le temps à un endroit revient donc à déterminer à l’avance l’état d’un ensemble d’éléments homogènes de cette parcelle. Car chacun de ces éléments se caractérise par un petit nombre de variables physiques comme la pression, la température, l’humidité, le vent, la teneur en eau liquide… L’évolution de l’air atmosphérique, soumis à des forces externes (pesanteur, frottement) et internes (différences de pression, force d’Archimède), obéit à des lois spécifiques : les lois physiques de conservation de la masse, de l’énergie et de la quantité de mouvement. Ces lois permettent, en théorie, de prévoir la manière dont va évoluer le fluide si l’on connaît son état à un instant initial. Un peu comme l’on peut prévoir l’heure d’arrivée d’un train si l’on connaît son heure de départ, sa vitesse et la longueur du trajet qu’il a à parcourir. En matière d’atmosphère, le processus est cependant plus compliqué. Chez les météorologistes, cette démarche s’effectue via un outil spécifique: la simulation numérique. C’est elle qui permet de prévoire l’évolution de l’atmosphère, et donc le temps qu’il va faire. La simulation numérique procède en plusieurs étapes : d’abord, on divise l’atmosphère en un grand nombre de boîtes élémentaires, correspondant aux éléments homogènes dont il a été question plus haut. Les lois physiques de conservation sont traduites en équations mathématiques. Enfin, elles sont numérisées pour pouvoir être appliquées aux variables à l’aide d’un ordinateur. On aboutit ainsi à un logiciel extrêmement complexe appelé modèle numérique de prévision, (le modèle marocain s’appelle Al Bachique ), qui va permettre de calculer pas à pas l’évolution dans chacune des boîtes élémentaires. À la fin du calcul, le modèle donne les nouvelles valeurs des variables pression, température, vent… dans chacune des boîtes. Au Maroc, ces valeurs peuvent être prévues par les modèles actuels à des échéances allant de 6 heures environ (prévision à très courte échéance) jusqu’à 48 heures qui donne une prévision fiable et fine. Au-delà, on fait appel aux modèles internationaux. Au-delà de 6 jours cependant, l’imperfection des mesures, les imprécisions contenues dans le modèle de prévision, et la structure même de l’atmosphère rendent les résultats plus difficilement utilisables.