Azeddine Lakhouaja fait de nouveau parler de lui. Dans l’affaire du Palais des Roses, une société étrangère dont il est l’un des trois associés, apparaît comme une pièce-clé dans le dossier de ce complexe touristique qui défraie la chronique. Delta Overseas, holding de droit luxembourgeois, semble donc être la face cachée de cet iceberg. Une plainte aurait été déposée au Luxembourg pour détournements de fonds. Première infraction dans laquelle le nom de Delta Overseas est cité, la double casquette (et donc double-jeu) de son fameux actionnaire.
Dans tous les effets et les factures émises au profit de ce holding luxembourgeois, c’est la signature d’Azeddine Lakhouaja qui est apposée. Et c’est bien évidemment lui qui se présente pour les encaisser, étant également l’une des trois personnes autorisées à émettre des ordres de chèques et de virements au nom de Delta Overseas. Autre anomalie, cette même société luxembourgeoise a été désignée, lors de la construction du complexe hôtelier, en tant que maître d’ouvrage délégué, dûment mandaté par la société mère Palais des Roses International Luxembourg, suite à son assemblée générale 2001.
Un véritable conflit d’intérêt s’il l’on prend en compte que cette société de droit luxembourgeois n’est autorisée qu’à prendre des participations dans d’autres sociétés commerciales, qu’elles soient originaires de Grand Dûché ou étrangère. Mais à Agadir, sur l’énorme chantier du Palais des Roses, la société luxembourgeoise s’est transformée, comme par magie, en prestataire en ingénierie de courant électrique ou encore de travaux de construction. Ceci sans compter les différents rapports et autres études facturés au prix fort. En principe, aucun lien commercial ne devrait s’établir entre les deux entités commerciales, à l’exception de la prise de participation du holding luxembourgeois dans l’hôtel marocain. Cette dernière remonte à décembre 1999, une augmentation de capital de Palais des Roses Luxembourg a donné 51% au groupe saoudien Dallah Al Baraka pour 2,5 millions de dollars alors que la prise de participation d’Azeddine Lakhouaja, à travers sa société luxembourgeoise, était de l’ordre de 49% contre 2,4 millions de dollars.
Azeddine Lakhouaja est soupçonné, non seulement d’avoir mal géré les fonds dédiés à la construction de l’hôtel mais aussi d’avoir organisé le détournement d’une partie de l’argent. Et c’est là le deuxième dossier dans lequel le nom de Delta Overseas est cité.
Cette dernière est ainsi la première société à être concernée par le tout premier mouvement enregistré sur le compte bancaire de l’hôtel. Entre 2001 et 2002, deux documents montrent que M. Lakhouaja a organisé de manière frauduleuse le transfert sur le compte d’une de ses sociétés à l’étranger du nom de Delta Overseas la coquette somme de 15 millions de dirhams en devises. En outre, le compte courant de la société luxembourgeoise aurait reçu des dizaines de virements de la société Palais des Roses en contre-partie de ventes effectuées au Maroc. Les responsables du groupe Dallah Al Baraka accusent à ce sujet Lakhouaja de s’être servi des recettes du complexe hôtelier gadiri pour sauver ses filiales en difficulté financière, notamment SAPCOT en Tunisie et Vital Center, un centre de thalassothérapie faisant partie de l’hôtel. Que pense Lakhouaja de tous ces montages qui sentent le soufre ?