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Des codes de conduite

Il est évident que ce sont les décisions prises par le gouvernement qui représentent l’aspect le plus concret de sa politique. Les décisions doivent donc impérativement répondre à l’esprit du programme général du gouvernement et refléter les préoccupations mentionnées dans le budget en cours.
Aussi et s’agissant de notre avis sur les trois décisions urgentes que le gouvernement actuel doit prendre, durant l’année 2003, je dirai que la première décision serait d’engager immédiatement des discussions avec toutes les parties concernées afin d’aboutir à un accord définitif sur un code de travail libérateur de l’entreprise, protecteur des droits fondamentaux des salariés. Seule la concrétisation de ce code permettra à l’entreprise nationale d’être compétitive et à l’investisseur d’opérer dans un environnement optimal. Mieux encore, elle contribuera à rendre notre pays plus attractif pour les investisseurs étrangers. Cette décision tant attendue par les milieux d’affaires n’exige cependant du gouvernement actuel que de faire preuve de bonne foi et de manifester un savoir-faire pour rapprocher les points de vue sur les rares questions au sujet desquelles des divergences subsistent.
La deuxième décision urgente pour le gouvernement Jettou est la mise en vigueur de toutes les lois déjà votées par le Parlement et qui attendent encore la sortie des décrets d’application et notamment ceux concernant l’assurance maladie obligatoire. Cette décision est de nature à faciliter la mise en oeuvre des réformes dont notre pays a besoin tant pour assurer son décollage économique et apporter des solutions efficientes aux problèmes sociaux, que pour renforcer l’Etat de droit valorisateur de l’initiative privée et générateur d’une société où la rectitude, le civisme et l’esprit de frugalité constituent les vrais ingrédients de la concurrence loyale. Enfin, il y a une troisième décision urgente que l’actuel gouvernement est appelé à prendre au cours de l’année 2003. Elle concerne la mise en pratique du statut de la Région. Le gouvernement précédent a atténué considérablement l’enthousiasme que la société marocaine portait au principe de la Régionalisation depuis 1997. Et ce, pour des raisons qui lui sont propres. La Région devait constituer le cadre le plus approprié pour étudier et traiter bon nombre de problèmes et plus précisément les problèmes sociaux, surtout après la création des centres régionaux d’investissement qui doivent jouer le rôle de locomotive pour les actions sociales et culturelles au niveau de chaque région. Ceci ne peut se réaliser que si le gouvernement actuel reconsidère le statut de la région en prenant la décision de lui déléguer de plus en plus de pouvoirs.
Nous pensons que « l’indifférence » avec laquelle l’administration centrale accueille les manifestations des chômeurs et leurs revendications, entre autres, ne saurait être l’attitude des organes régionaux qui se sentiraient plus concernés donc plus responsables pour apporter les solutions nécessaires. D’autant plus qu’une telle décision permettrait l’accélération du processus de la régionalisation. Telles sont les trois décisions majeures et urgentes que nous suggérons au nouveau gouvernement pour l’année 2003, sachant qu’aucune d’elles ne nécessitent un engagement financier quelconque.

• Mohamed Abied

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