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Des risques sous-estimés

Le poison est étymologiquement lié à la mort. Durant toute l’histoire de l’humanité, cette substance a été de renommée universelle. Avec le temps et la progression des recherches et des expériences médicales, l’identification des différents poisons a permis à l’humanité d’en savoir plus.
Les poisons les plus célèbres sont le curare et le cyanure. Mais les plus répandus sont surtout ces produits insecticides conçus en principe pour usage agricole. Ils garantissent la protection des plantes contre les insectes, les rongeurs, les vers et autres parasites. Au Maroc, c’est le comprimé Phostoxin, plus connu communément sous le nom de « comprimé de céréales », qui vient en tête.
A base de carbarile, c’est un produit très toxique dont l’utilisation est réglementée par le ministère de l’Agriculture par le biais du service de la protection des végétaux. Autrement dit, il ne peut être livré sans une autorisation. Seulement, les agriculteurs autorisés s’approvisionnent en grande quantité et procèdent ainsi à une revente illégale, d’où la propagation de sa nocivité. Plusieurs cas de suicide ou de tentatives de suicide, suite à l’usage de phostoxin, ont été enregistrés. Il y a quelques années, une jeune fille, ayant raté son examen à la faculté et suite aux persécutions de certains membres de sa famille, avala un comprimé de phostoxin sous le coup de la colère et du désespoir. Transportée à l’hôpital, elle rendra l’âme malgré les interventions des médecins et le lavage d’estomac. C’est dire à quel point le phostoxin est gravement mortel. Les dérivées chlorées n’en sont pas moins dangereuses. Interdites depuis longtemps, ces dérivées existent en stock chez les spécialistes des insecticides et peuvent resurgir à n’importe quel endroit éloigné des grandes agglomérations.
Dans la région d’Ouled Abbou, province de Settat, un éleveur de bétail a perdu dix taureaux d’un seul coup. Il ignorait que le foin issu de ses propres pâturages gardait toujours le poison dont il a été arrosé sous forme d’insecticide.
Le problème ne se limite plus aux plantes naturellement empoisonnées. Les produits agricoles, blé, orge, maïs ,fèves et poischiches, mais aussi légumes et fruits, sont extrêmement exposés à l’intoxication à cause des insecticides devenus incontournables pour une bonne récolte. Et lorsque l’on sait que notre pays est à 65 % agricole, c’est une campagne de sensibilisation à longueur de l’année qu’il faudrait instaurer.

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