Les nombreux attentats commis tout au long de l’année par les séparatistes d’ETA en Pays Basque, comme en plein coeur de Madrid, n’empêchent pas l’Espagne d’être l’une des toutes premières destinations touristiques mondiales. Et les « coups » qu’ils opèrent dans la région frontalière avec la France n’empêchent pas, non plus, la France d’être numéro un mondial au hit-parade du tourisme planétaire. Cela malgré les différents attentats qu’a pu connaître Paris ces dernières années, ou encore les nombreuses « nuits bleues » vécues par la Corse. Même chose pour la Grèce, pour l’Italie ou encore – à un degré moindre – pour la Turquie. Ne parlons pas des événements sanglants qui ont secoué l’Irlande pendant des années.
Quand des événements de ce genre agitent l’un des pays de la rive Nord de la Méditerranée, on ne s’empresse pas de crier au terrorisme. On s’évertue, plutôt avec succès, à restituer les choses dans leur contexte, ou plus prosaïquement à ne pas envenimer les choses. Mais dès qu’il s’agit de ce côté-ci de la Mare Nostrum, on pointe du doigt, on crie au loup, on craint pour la vie de ses ressortissants, on barricade son ambassade dont on rapatrie le maximum de personnel et bien d’autres choses désagréables encore.
Le Maroc et son tourisme avaient payé très cher un attentat dont le Royaume n’était absolument pas responsable. Il en est de même pour la Tunisie qui, après le récent attentat de Djerba, voit une onde de choc se profiler sur son secteur touristique, vital pour son économie. Faut-il en conclure que chez les uns, un attentat de temps en temps est «chose normale» et que chez les autres, il s’agit de terrorisme et d’autres «ismes» chargés de significations périlleuses, voire mortelles ? Le trait est à peine exagéré, tant au niveau de l’image, c’est la politique des deux poids-deux mesures qui semble prévaloir.