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Développement de l’industrie : Voici les orientations du secteur privé

© D.R

Economie. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) vient de rendre public un livre blanc au sujet des orientations du secteur privé pour le développement de l’industrie. Un document qui retrace les principaux défis et propose par la même occasion les solutions. Les détails.

Le Maroc a procédé à une réelle réindustrialisation et à une percée des services sur les dernières années. Le constat est dressé par la CGEM dans son livre blanc sur les orientations du secteur privé pour le développement de l’industrie au Maroc. Néanmoins, plusieurs défis restent à surmonter pour renforcer l’industrie du Royaume selon le patronat. «Tout d’abord, en vue de réduire notre dépendance aux importations, il est essentiel d’encourager le « Made in Morocco » et de stimuler la commande publique au service du développement économique et social du pays avec pour mot d’ordre: la préférence nationale», lit-on dans le document. La même source précise que face à l’hyper-connectivité des économies, les besoins des consommateurs changent de manière très rapide. Il est donc nécessaire d’investir dans l’innovation et la recherche & développement (R&D) afin de faire face à ces changements et opérer une montée en gamme de la production industrielle marocaine.

 

Financement
Pour la CGEM et afin de faire face à ces défis, l’accès au financement reste déterminant. Les différentes incitations en cours de mise en place pour stimuler l’investissement sont à saluer. «Cependant, l’enjeu reste de taille pour les plus petites entreprises, avec des mécanismes à optimiser pour faciliter l’accès des TPE-PME aux subventions de l’État, aux financements bancaires et à des formes alternatives de financement», affirme-t-on. En marge de cela, le Maroc s’est érigé en tant que plateforme industrielle particulièrement compétitive face à la concurrence mondiale.
«Pour l’industrie, les enjeux de productivité des ressources foncières, avec l’élargissement de l’assiette et d’optimisation des coûts logistiques et énergétiques – restant trop élevés face à la moyenne mondiale– doivent être au cœur de l’action des pouvoirs publics et opérateurs privés, pour aller chercher des points de compétitivité supplémentaires sur les années à venir», détaille le livre blanc tout en appelant à une révision des méthodes de productions.
«Aujourd’hui plus que jamais, les opérateurs industriels doivent revoir leur manière de produire, pour d’une part, réduire leur impact sur la planète, mais également pour maintenir leurs relations commerciales avec les partenaires européens et prendre des parts de marché significatives au lendemain de la mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Cela passe également par un développement de l’offre de formation, en adéquation avec les besoins en compétences des opérateurs industriels», précise le même document expliquant que l’informel représente aujourd’hui un frein majeur au développement industriel de notre pays dans la mesure où il contribue à la prolifération de la concurrence déloyale et donc limite la croissance économique et l’éclosion de champions nationaux dans plusieurs secteurs.

Il est essentiel pour le patronat d’encourager le « Made in Morocco » et de stimuler la commande publique au service du développement économique et social du pays. (D.R)

Made in Morocco
A l’avènement de la crise sanitaire, le Maroc a été l’un des pays les plus réactifs en faveur de la préservation de l’activité industrielle locale, en la réorientant vers les besoins pressants de la Nation. Selon la CGEM, malgré les perturbations post-Covid et les conséquences de la guerre en Ukraine, les niveaux de production reprennent en 2023, avec des taux d’utilisation des capacités industrielles retrouvant leurs niveaux d’avant crise pour la plupart des secteurs. «Toutefois, il est nécessaire d’agir vite pour permettre aux industriels de retrouver la confiance et renouer avec la croissance et le développement des régions et territoires. Aussi, afin de réduire la dépendance aux importations, il est essentiel d’encourager les produits de substitution en donnant tout avantage au Made in Morocco, constituant la future locomotive qui permettra au Maroc de réaliser un bond significatif en termes de compétitivité», ajoute le patronat. Pour opérationnaliser cette vision, 3 volets d’action sont à considérer. Il y a tout d’abord l’association des programmes de financement et de subvention de l’État à un niveau d’intégration locale.
Ensuite, il s’agit de procéder au développement du niveau d’intégration locale et l’accélération de la politique d’import- substitution. Enfin, il est question de la mise en place d’une politique de valorisation et de rayonnement du Made in Morocco.

Innovation et R&D
Pour la CGEM, l’innovation et la R&D jouent un rôle crucial dans le développement industriel mondial, permettant, à travers la technologie, une amélioration continue des performances des opérateurs, en vue d’une montée en gamme de l’activité industrielle, ainsi qu’une différenciation en compétitivité.
Les dépenses en matière de recherche & développement dans le contexte industriel actuel ne peuvent plus être considérées comme un coût supplémentaire, mais plutôt comme un investissement productif dont le rendement est mesurable.
Au Maroc, les moyens financiers mis à disposition pour le développement de la R&D ont longtemps été limités. A titre illustratif, les dépenses en R&D se sont situées à moins de 0,8% du PIB en 2019, par rapport à une moyenne des pays de l’OCDE de 2,3%, ce qui témoigne d’un certain retard.

«Afin de réduire la dépendance aux importations, il est essentiel d’encourager les produits de substitution en donnant tout avantage au Made in Morocco, constituant la future locomotive qui permettra au Maroc de réaliser un bond significatif en termes de compétitivité».  

«Les outils d’intervention publics existants ne permettent donc pas d’atténuer les risques élevés auxquels sont exposées les entreprises, notamment les plus petites et celles à taille intermédiaire, quand elles souhaitent investir dans l’innovation pour la montée en gamme ou l’exploration de nouvelles activités productives.
Par manque d’encouragement, il en résulte que la montée en gamme de l’industrie nationale est plus lente que celle des autres pays émergents», lit-on dans le livre blanc qui propose notamment d’activer d’autres leviers essentiels à un système national d’innovation au bénéfice du Made in Morocco à travers l’accélération du déploiement des cités d’innovation au niveau de chaque région en favorisant les synergies entre les start-up et les entreprises industrielles pour développer des solutions innovantes futures.
Il est également proposé de procéder à la création de Groupements d’intérêt public (GIP) constitués par l’État/Régions/Privé, pouvant être un nouveau cadre à explorer pour faciliter la réalisation de projets prioritaires de recherche appliquée collaborative, levant les difficultés liées à l’orientation, à la mobilisation des chercheurs et à la gestion des fonds alloués.

C’est le titre de la boite
Commande publique
Développement : Selon le patronat marocain, la commande publique a fait l’objet de recommandations claires dans le NMD car elle constitue un outil stratégique pour stimuler la croissance économique, moderniser les infrastructures du pays et améliorer les services publics tout en créant de l’emploi. Au vu de l’importance de l’enveloppe budgétaire d’investissement de l’Etat (l’équivalent de 245 milliards de dirhams au titre de l’année 2022) et aux enjeux importants afférents à la transparence, la préférence nationale, la libre concurrence et au climat des affaires en général, l’Etat s’est penché sur la refonte du décret relatif aux marchés publics. Ainsi, le nouveau décret a été adopté en Conseil de gouvernement, le 29 décembre 2022 est entré en vigueur le 1er janvier 2023. Mais pour la CGEM et en attendant que celui-ci soit pleinement mis en place, il serait judicieux de développer un nouveau capitalisme marocain. Il est question notamment d’encourager les soumissions des PME aux marchés publics. Il s’agit aussi d’alléger et simplifier les procédures de soumission en réduisant les références demandées par les institutions publiques afin de faciliter l’accès aux startups et aux TPME.

 

Depuis son indépendance, le Maroc a mis en place une politique d’industrialisation soutenue par des mécanismes de protection commerciale, des barrières douanières et par des incitations financières et fiscales.

 

 

 

Au début des années 2000, le tourisme et l’agriculture représentaient une part importante de l’économie du Royaume avec respectivement une part de 8 et 16%
du PIB.

 

 

 

Le dernier plan de développement en date est le Plan de relance industrielle (PRI 2021-2023) qui visait, entre autres, la substitution aux importations à hauteur de 34 milliards de dirhams.

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