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Diplomates et observateurs du Sommet du MNA s’interrogent sur l’obstination de l’Algérie sur la question du Sahara

Tour à tour, plusieurs diplomates et responsables ayant pris part au sommet de La Havane ont confié leur indignation face à  »l’acharnement » avec lequel Alger a tenté d’imposer sa position sur le Sahara, en dépit du  »refus des pays membres du mouvement de s’éterniser sur un dossier pris en charge par l’ONU ».
 »Nous nous étions mis d’accord sur tous les points sauf celui concernant le Sahara resté en suspend jusqu’à la dernière minute du sommet à cause de l’Algérie qui s’obstinait à introduire une référence au plan Baker », a déploré un responsable de délégation au sommet de La Havane.
 »Pourtant, à ma connaissance, les Nations unies ont elles mêmes conclu à l’inapplicabilité de ce plan et même les dernières résolutions du Conseil de Sécurité n’y font plus référence », s’indigne-t-il.

 »C’est devenu un classique », ironise un ministre africain qui regrette que chaque rencontre internationale  »soit l’otage de l’Algérie qui nous fait perdre des heures et des heures sur une question née de la guerre froide et qui doit normalement trouver son aboutissement dans le cadre d’un dialogue politique entre Alger et Rabat ».
C’est à la limite de l’irrespect dont fait preuve Alger à l’égard de nous autres asiatiques de vouloir nous impliquer dans un débat sans fin sur un soi-disant sacro-saint principe de l’autodétermination », s’offusque un conférencier asiatique.
Certes, ajoute-t-il,  »nous sommes géographiquement loin du continent africain, mais nous n’ignorons pas que l’Algérie a mis entre parenthèses son sacro-saint principe en adressant un message de félicitations à Luanda à la suite de l’accord d’union intervenu entre le gouvernement central d’Angola et les rebelles du Cabinda ».
 »Vous, Marocains et Algériens, gagnerez en sérieux en vous consacrant à l’édification d’un Maghreb uni et solidaire au lieu d’étaler vos querelles à la face du monde à chaque rencontre internationale », estime un autre diplomate non sans reconnaître l’acharnement de l’Algérie sur une question dont elle affirme pourtant ne pas être concernée.

 »Il est vrai que des années durant, l’Algérie s’abritait derrière le principe de l’autodétermination pour entraver le droit du Maroc à récupérer son Sahara, mais aujourd’hui, personne n’est dupe, le problème est bel et bien algéro-marocain et tout le monde le sait, à commencer par les Nations Unies et les grandes puissances qui appellent sans ambages à un dialogue entre Alger et Rabat pour parvenir à une solution politique à la question », tranche un observateur européen.
D’ailleurs, tient-il à préciser, aucun pays européen ne reconnaît la soi-disant RASD en dépit d’innombrables tentatives de l’Algérie.

Le sommet des Non-Alignés a finalement renvoyé la question du Sahara marocain au contexte diplomatique où elle évolue depuis de longues années déjà, en l’occurrence l’organisation des Nations-unies en tant que forum le plus haut placé pour les débats sur la paix et la sécurité dans le monde "des heures de palabres et des nuits blanches pour finalement revenir à l’Onu", ironise-t-on dans les couloirs du sommet.

Si analystes et observateurs ayant suivi ce Sommet ne se sont guère étonnés de ce renvoi somme toute logique pour éviter toute dualité dans le traitement des problèmes aussi épineux que celui du Sahara, ils n’ont, par contre, pas manqué de relever "l’obstination" de l’Algérie "si à cheval sur cette question, et si oublieuse des résolutions de l’ONU y afférentes".
Même son de cloche dans les milieux journalistiques sur place qui ont peiné à comprendre que l’Algérie ait "déterré" à nouveau le plan Baker, alors même que l’ONU en a dressé, dans ses résolutions pertinentes, "le constat d’inapplicabilité pour cause d’infaisabilité d’une consultation référendaire".

Les uns et les autres se demandent si cet "acharnement" de l’Algérie sur ce dossier précis ne recouvre pas en son sein une velléité manifeste de blocage de la machine onusienne, plutôt qu’une volonté sincère de baliser le terrain à l’aboutissement normal du parcours initié à ce sujet par la communauté internationale.

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