Le Conseil économique et social (CES) a surpris son monde vendredi lors de la présentation de son rapport sur l’emploi des jeunes, seconde grande tâche à l’accomplissement de laquelle il s’est attelé – après celle de la Charte sociale- depuis sa mise en place en février dernier. Invité à révéler dans le détail les grandes lignes du rapport qui avaient été tracées par le président Benmoussa, le chef de la «Commission emploi» a cité parmi les dix mesures préconisées par l’Instance celles qui devraient conduire à libérer 20.000 postes de travail par «le seul effet de l’observation de la loi et du règlement». Selon lui, la lutte contre la tolérance dont profitent les détenteurs de plusieurs emplois devrait alléger immédiatement et durablement la pression exercée par le chômage des jeunes sur le marché du travail. Les dix mesures mentionnées dans le rapport portent sur des domaines aussi variés que la réforme de l’Anapec, la création d’une structure de gouvernance appuyée par un observatoire, l’aide à la mise en place et au soutien de la TPE, le développement des associations régionales et l’institution d’un contrat emploi d’utilité publique et sociale, qu’en réponse à une question d’ALM Driss Guerraoui, secrétaire général du CES, s’est refusé à reconnaître comme un nouveau service civil. Les propositions du Conseil invitent également à promouvoir l’employabilité en encourageant des formations de courte durée, celles conséquentes à l’adaptation-reconversion ainsi que la formation alternée et l’apprentissage. Le rapport a en outre appelé à la réforme des contrats spéciaux de formation et à l’amélioration du dispositif réglementaire. Cette dernière mesure prévoyant la modulation des charges sociales des Très petites entreprises (TPE), l’application stricte de la loi sur le cumul des emplois par les fonctionnaires, l’encouragement de la conclusion des conventions collectives et l’amendement de loi en faveur des handicapés. Selon Chakib Benmoussa, ces différentes mesures ont pour finalité de conforter la gouvernance, de promouvoir l’auto-emploi, de susciter l’emploi-aidé, d’élargir les horizons de l’employabilité et d’asseoir l’application de la règlementation. Elles constituent, de surcroît, une réponse spécifique au chômage des jeunes, phénomène quasiment universel et dont l’inadéquation des formations scolaires, quand bien même elle en serait la principale cause, n’en est pas l’unique déterminant. Outre la condamnation du cumul chez les fonctionnaires, le CES a fait œuvre de création en présentant son tout premier rapport sur la conjoncture économique, sociale et environnementale. Ce document fait la part des fragilités, des déséquilibres et de la position budgétaire observés sur une période de six mois, le rapport étant biannuel. Pourtant son présentateur n’y voit pas une étude conjoncturelle de plus que celles du CMC, de Bank Al-Maghrib ou du HCP car, a-t-il répondu à ALM, c’est un constat fait sous l’angle social et qui de surcroît tient compte de la composante environnementale dont «les autres ne se préoccupent qu’incidemment».