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Driss Benali : «La parité du taux de change au Maroc est défavorable»

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ALM: L’appréciation du dirham face à l’euro et sa dépréciation face au dollar est-elle bénéfique?
Driss Benali : Au contraire, c’est un handicap pour notre pays compte tenu de sa faible compétitivité qui est elle même le résultat d’une faible productivité à l’export. Si la monnaie est forte alors que la productivité est faible, cela ne peut être que gênant pour le marché des changes national. L’appréciation du dirham par rapport à l’euro nous fera perdre d’énormes marchés. Sachant que la destination première du Maroc en matière d’export est l’Europe. De même, la dépréciation du dirham par rapport au dollar affectera en premier lieu l’achat des matières première, en l’occurrence le pétrole qui est libellé en dollar. Ainsi dans les deux cas, la parité du taux de change au Maroc est défavorable.

Qu’en est-il de la dévaluation du dirham?
Suite à la conjoncture économique mondiale, la Banque mondiale ne cesse de recommander la dévaluation compétitive du dirham. En la définissant, la dévaluation est une décision politique destinée à changer le taux de change national selon l’évolution de sa monnaie de référence.
Dans ce sens, je rejoins la décision de Bank Al-Maghrib qui maintient jusqu’à présent son refus de procéder à la dévaluation de la monnaie nationale. L’argumentaire de Bank Al-Maghrib repose sur deux fondements. En premier lieu, Bank Al-Maghrib estime que la dévaluation du dirham pourrait briser la confiance des investisseurs étrangers au Maroc vu que cette dévaluation affecterait la stabilité du dirhams. Secondo, Bank Al-Maghrib est convaincue que la dévaluation de la monnaie nationale ne comblera pas cette faille de compétitivité.

Quel rôle joue le capital humain dans ce sens?
Le capital humain doit être le cheval de bataille des autorités, et ce dans le but de développer le marché extérieur et de promouvoir la compétitivité du Maroc. Le capital humain est jusqu’à présent insuffisamment qualifié. Pour remédier à cela, il est indispensable de contribuer à la qualification effective du capital humain, de contribuer à la valorisation du savoir-faire. Cela ne pourrait avoir que des retombées bénéfiques sur la productivité nationale notamment en matière d’export.

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