L’exposition « Jean Genet et le monde arabe » n’aurait pu avoir lieu sans la passion d’une femme, Marie Redonnet.
Pour ceux qui aiment la littérature et sont particulièrement attentifs aux publications des éditions de Minuit, le nom de Marie Redonnet n’est pas étranger. Elle a en effet publié trois romans et trois pièces de théâtre chez Minuit. Respectivement : «Splendid hôtel», « Forever valley», «Rose Mélie rose », «Tir et lir», «Mobie-dq» et «Sea side». C’est donc d’abord à un écrivain que l’on doit une exposition sur un autre écrivain. Marie Redonnet a fait son doctorat sur Genet du point de l’expérience de l’écriture littéraire. « Je n’ai pas simplement fait une thèse sur Genet. J’ai interrogé Genet pour continuer à écrire après. J’avais besoin de me confronter à l’oeuvre d’un aîné » dit-elle à cet égard. De cette confrontation naîtra son dernier livre « L’Accord de paix », publié chez Grasset et qui paraîtra dans peu de temps en poche. Aussitôt qu’elle a été nommée à son poste au Service de coopération de l’ambassade de France, Marie Redonnet a pensé à une exposition sur Genet. Les attaches de cet écrivain avec le Maroc sont en effet très nombreuses.
Son roman le plus important, « Le captif amoureux », a été écrit en grande partie à Rabat et à Larache. Pourtant, l’on ne verra pas dans cette exposition une seule phrase de Genet sur le Maroc. « J’ai cherché et je n’ai pas trouvé une seule ligne dans toute l’oeuvre de Genet sur le Maroc » déplore Marie Redonnet. Les lieux qui importent le plus aux écrivains ne sont peut-être pas ceux qu’ils livrent à leurs lecteurs. Genet s’est considérablement nourri de la culture marocaine et arabe.
Marie Redonnet a choisi le thème de Jean Genet et le monde arabe parce qu’il « répond à une préoccupation réelle dans l’oeuvre de l’écrivain » nous confie-t-elle. Et d’ajouter : « je veux donner aux gens l’envie de lire Genet. » C’est là le voeu d’un écrivain.
Lorsque des personnes rompues aux arts s’occupent de l’administration de la culture, c’est à des évènements de ce type qu’elles nous convient.