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Éditorial : Afilal, Ikken et les autres

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Un vent de fronde souffle actuellement sur la vie politique et syndicale du pays. Après la destitution spectaculaire du leader de l’UGTM par les membres du syndicat, c’est au tour du chef de l’Union démocratique (UD) d’être écarté. Le président du RNI, au centre d’une grande contestation, risque de connaître le même sort. Abderazzak Afilal ne voulait pas passer la main alors qu’il a régné pendant plus de 40 ans sur ce qu’il considérait comme son affaire. Bouazza Ikken, lui, refuse de s’engager dans le projet de fusion de la Mouvance populaire (MP et MNP) car il tient visiblement à rester chef des ouailles qu’il sait débaucher par des arguments concrets. Ahmed Osman, personnalité politique qui a occupé plusieurs responsabilités importantes sous le règne de feu Hassan II, ne peut plus gérer le parti avec des méthodes qui ont fait leur temps. Il existe quelque chose qui s’appelle la retraite, la militance associative pour ceux qui veulent se recycler ou la rédaction de leurs mémoires pour ceux qui désirent laisser des traces. Il est grand temps de tourner aussi cette page-là. En douceur. 
Les meneurs de ce qui ressemble à une révolte de fond trouvent que leurs dirigeants ne sont plus “les hommes de la nouvelle ère“. La patience a des limites. En effet, Abderrazak Afilal, Bouazza Ikken et les autres qui s’accrochent encore au pouvoir malgré le fait qu’ils soient dépassés par les événements se seraient grandis, s’ils avaient accepté d’eux-mêmes de laisser la place à la jeune garde qui a les moyens de s’adapter aux changements profonds que connaît le Maroc. Cela n’a pas été le cas. Il est regrettable de constater qu’il faut à chaque fois passer par de longs feuilletons et des crises ouvertes pour chasser la baronnie qui  fait de la résistance.  
S’il ne faut pas confondre jeunisme et rajeunissement, il est impératif que la relève ne reproduise pas les travers des “anciens“. Autrement, le changement, vidé de sa substance, serait juste synonyme de “ôte-toi de là que je m’y mette“.
Il est incontestable que le paysage politique est pris en otage par une mentalité figée et tournée vers le passé. Ce n’est pas en tout cas avec une scène partisane caduque, recroquevillée sur des réflexes contre-productifs et marquée par l’absence d’une réflexion dynamique que les partis classiques de droite comme de gauche peuvent prétendre réaliser ce qu’ils n’ont jamais fait : l’encadrement de la population. Résultat : une bonne partie de celle-ci a été travaillée par les islamistes qui en ont fait un bon gisement électoral. Les dernières élections communales et législatives ont montré la force de frappe du PJD qui a ratissé large dans nombre de circonscriptions du pays. L’échéance de 2007 ouvre davantage de perspectives à ce parti.
Le Maroc a fait l’inventaire des cinquante dernières années. Le bilan est très peu positif dans tous les domaines. Soyez élégants et remettez les clés à la jeune génération.      

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