Le lundi 13 décembre, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui comparaissait devant la commission parlementaire d’enquête sur les attentats du 11 mars à Madrid, a affirmé que les attaques terroristes qui ont frappé la capitale espagnole et ceux du 16 mai 2003 à Casablanca ont été planifiés et réalisés par la même nébuleuse.
Cette conclusion rejoint celle du ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, qui affirme dans un entretien accordé à ALM que des liens fondés ont été établis entre les attentats qui ont secoué la capitale économique du Royaume, l’année dernière, et le massacre perpétré à Madrid, il y a neuf mois.
De même que les enquêteurs espagnols et néerlandais sont parvenus à découvrir l’existence de connexions matérielles entre la cellule qui a planifié et exécuté les attentats de Madrid et le réseau auquel appartenait l’assassin du réalisateur hollandais, Theo Van Gogh, le 2 novembre dernier, à Amsterdam.
D’un autre côté, les enquêtes menées par les services de sécurité américains sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York, et qui sont toujours en cours, ont révélé que ces attaques ont été planifiées en Europe par des réseaux faisant partie de la nébuleuse terroriste d’Al Qaïda.
Il est donc certain que tous ces attentats sont liés et que tant leurs auteurs que ceux qui les ont planifiés sont les mêmes et que quelque part, il existe une cellule qui planifie les attaques, en coordonne les opérations et qui donne l’ordre d’exécution. Et c’est sur cette cellule que les enquêteurs de tous les pays qui sont directement ou indirectement concernés sont en train de travailler dans le but de démasquer ses dirigeants et toutes leurs ramifications partout dans le monde.
Et il faut reconnaître qu’il s’agit là d’une mission très complexe que les services de sécurité de ces pays sont en train d’accomplir avec résolution dans une course contre la montre puisqu’ils demeurent convaincus que l’éventualité d’une nouvelle attaque reste très probable.
D’où la nécessité pour tous de travailler dans le sens d’une meilleure coordination et une coopération plus efficace entre les services de sécurité concernés, afin d’éviter des massacres comme ceux que le monde a vécus ces dernières années.
Aujourd’hui, nous assistons certes à une amélioration de la coopération entre les services de sécurité marocains et leurs homologues espagnols, français et américains. D’ailleurs, il faut saluer la célérité avec laquelle les ponts de communication, de concertation et de coordination ont été établis entre ces différents corps de police et de renseignements.
Toutefois, il faut reconnaître que les systèmes judiciaires respectifs de ces pays n’ont pas pu accompagner ce rythme et leur coopération n’est pas au même au niveau d’efficacité. Ce qui fait qu’ils finissent par freiner la progression de l’enquête collective par laquelle les investigateurs tentent de remonter la filière terroriste. D’où la nécessité de la création d’une plate-forme de communication de données et de coopération entre les différents corps de la Justice des pays concernés. Car l’ennemi, lui, avance dans ses projets diaboliques sans subir des contraintes de procédure ou de bureaucratie.