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Éditorial : Dopage et image

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Qu’est-ce qui peut bien pousser un athlète à se doper ? De prime abord, la question peut paraître déplacée tant les notions de sport et de dopage sont, a priori, antinomiques. Et s’il est vrai qu’aujourd’hui, les champions ne se contentent plus d’un bouquet de fleurs (et de la bise à une jolie miss), il ne faut tout de même pas tomber dans des excès qui peuvent se révéler dangereux à plus d’un titre. Dangereux pour le sportif lui-même, qui risque de mettre sérieusement à mal sa santé. Les exemples de décès à l’échelle planétaire ne sont, hélas, pas rares. Mais également pour le pays qu’il représente, car les résultats des autres sportifs risquent d’être entachés de doute, voire de suspicion. Et, par voie de conséquence, c’est toute la politique sportive d’un pays (quand il en a) qui risque d’être descendue en flammes.
La récente affaire concernant deux athlètes marocains vient s’inscrire en droite ligne dans cette logique. Et l’on entend déjà les voix bienveillantes se gausser de tous les exploits réalisés par les athlètes marocains.
Pour l’heure, rien n’est encore prouvé concernant la Abdelkader Hachlaf et Khalid Tighziouine. Ils sont innocents jusqu’à l’établissement de leur culpabilité, même si le Dr Zejly semble s’être fait une idée précise à ce propos (voir interview page 5). Il n’en demeure pas moins qu’à deux semaines des Jeux Olympiques d’Athènes, cette histoire n’est pas faite pour arranger les affaires –et le moral – de nos représentants, toutes disciplines confondues.
De même, c’est le moral du public marocain tout entier qui risque d’être atteint par cette histoire aux relents nauséabonds. Lui qui voit et constate que l’athlétisme marocain est devenu une école à imiter, voire à égaler par de nombreux pays nettement plus développés en matière de sport. L’école de Rabat et le Centre d’Ifrane sont devenus très prisés par de nombreux athlètes internationaux qui viennent s’y faire les dents avant les grands rendez-vous internationaux. Quoi qu’il en soit, et même si cette histoire de dopage se trouve avérée, il est établi que les cas de dopage au Maroc sont extrêmement rares et que beaucoup de nos champions ne connaissent d’autres moyens de dopage que l’entraînement. Et s’il se trouve que, dans le lot d’excellents sportifs que compte le Maroc, il y ait des brebis galeuses assez téméraires pour courir le risque d’être découvertes, eh bien, celles-ci n’auront qu’à assumer leurs responsabilités et payer le prix de leur inconscience. Certes, de très nombreux Marocains ont compris que le sport est devenu un moyen d’ascension sociale, mais il ne faudrait pas que cela ouvre la porte à la malhonnêteté, à la magouille et à l’atteinte à l’image de leur pays.

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