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Éditorial : Histoire

Au Maroc, il existe plus de quatre cents monuments classés et plus de vingt mille sites historiques recensés. Ces chiffres donnent une idée assez précise sur l’importance de notre patrimoine historique d’un point de vue quantitatif. C’est-à-dire que, lorsqu’on affiche ces données dans les brochures publicitaires pour vendre le produit "Maroc" aux touristes étrangers, il est fort possible que cela puisse impressionner ces derniers. Il faut avouer qu’un pays qui compte un aussi grand nombre de sites historiques vaut le déplacement pour ceux qui ont la passion d’aller à la rencontre d’autres cultures et à la découverte de civilisations millénaires comme celle du Maroc.
Toutefois, pour exploiter ce patrimoine sur le plan touristique, il ne suffit pas de le faire sur des brochures. Une fois au Maroc, le touriste devrait pouvoir visiter ces monuments dont on lui a parlé. Il voudrait aussi avoir un aperçu historique sur chaque site. Le visiteur en question pourra ainsi avoir une idée sur la culture et l’histoire du Royaume.
Outre cet aspect touristique, le patrimoine historique permet au Marocain, lui-même, de connaître sa propre histoire. Car, on ne peut pas faire des projections dans l’avenir sans connaître, au préalable, son passé. Aux Etats-Unis – un pays qui a juste deux siècles d’Histoire – l’enseignement de l’Histoire aux jeunes générations et la protection du patrimoine historique sont deux domaines auxquels l’administration américaine accorde une très grande importance. D’ailleurs, l’histoire de l’Amérique est une matière obligatoire que l’on retrouve à toutes les étapes de la scolarité et les jeunes élèves sont encouragés par tous les moyens à se passionner pour leur patrimoine historique.
Au Maroc, il faut avouer que cette passion n’existe plus. Et l’intérêt pour l’Histoire et le patrimoine du pays ne figurent sur la liste des priorités d’aucun organisme. Le ministère de la Culture, censé veiller sur le patrimoine national, n’a pas les moyens de le faire. Il faut dire aussi qu’il n’a jamais rien fait pour avoir plus de moyens.
D’ailleurs, on n’a jamais entendu un ministre de la Culture crier au scandale pour dénoncer cette situation. De même qu’aucun titulaire de ce portefeuille n’a démissionné pour protester contre l’insuffisance des moyens qui lui sont attribués pour préserver les sites historiques nationaux.
C’est pour cela qu’il ne faut pas s’étonner quand on découvre que des sites historiques sont vendus à des sociétés privées afin qu’ils soient démolis et transformés en projets immobiliers. Car, quand l’Etat n’accorde aucune importance à l’histoire du pays, il est normal que des gens sans scrupule osent mettre la main sur ce qui appartient à la nation parce qu’ils savent que personne ne protestera.

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