Le gouvernement a enfin décidé d’appliquer l’horaire continu dans l’Administration publique. Il était temps.
En effet, la décision est intervenue avec beaucoup de retard, étant donné que la situation économique et financière du pays l’exigeait depuis plus de dix ans.
Et s’il y a un domaine où il faut relativiser le fameux dicton "Il vaut mieux tard que jamais", c’est surtout dans la gouvernance. Car, dans ce domaine, tarder à prendre une bonne décision, c’est prendre une mauvaise décision. Ainsi, attendre jusqu’à ce que le système financier et la trésorerie de l’Etat soient sérieusement menacés de faillite pour mettre en application un système qui aurait permis d’éviter d’en arriver jusque-là ne peut être qualifié que d’échec dans la gouvernance. Le gouvernement savait, comme tout le monde d’ailleurs, que l’horaire actuellement appliqué coûtait énormément cher au budget de l’Etat. La flambée des prix du pétrole est devenue, depuis plus de deux ans, l’un des plus grands problèmes de l’économie mondiale. Et les décideurs, à travers le monde, en ont fait l’une de leurs préoccupations majeures. Ils en ont fait une donnée structurelle qu’ils ont incluse comme un élément essentiel dans l’élaboration de leurs politique économique à court, moyen et long termes. Au Maroc, alors que les prix du pétrole ne cessaient d’augmenter, le titulaire des Finances de l’Etat, censé être le gardien de la stabilité du budget public, était plus préoccupé par la recherche des moyens pour compenser les trous budgétaires occasionnés par cette flambée que de trouver des solutions à même d’en freiner l’impact sur l’économie nationale. Préférant vendre les bijoux de la famille pour faire face à des dépenses – pourtant prévisibles – que de chercher à réduire les charges et à augmenter les recettes de l’Etat. La voie de la facilité. Or, il n’y avait rien à inventer. Appliquer l’horaire continu et opter pour le fuseau horaire GMT+1 sont des idées prêt-à-porter. Il aurait suffi de s’y mettre sérieusement. Or, le gouvernement a trop hésité et n’a réagi que lorsqu’il s’est retrouvé le dos au mur. Une hésitation qui a coûté très cher au contribuable. Sous d’autres cieux, une telle hésitation aurait été sévèrement sanctionnée au premier rendez-vous électoral.
Aujourd’hui, le gouvernement veut se rattraper. Il a décidé de reprendre les choses en main et de récupérer le temps perdu. Certes, il ne récupérera pas l’argent perdu, mais il pourra – on l’espère tous – éviter la catastrophe.
Toutefois, il faudra qu’il ait le courage d’en tirer les leçons qui s’imposent. Il s’agit notamment de ne plus hésiter à prendre la décision qu’il faut au moment qu’il faut, de procéder à un diagnostic pour déterminer les failles structurelles ou humaines qui l’empêchent d’être plus réactif aux mutations économiques mondiales face auxquelles, il faut faire preuve d’ingéniosité et de créativité.