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Éditorial : Islamisme

Des étudiants dans certaines Facultés notamment à Casablanca et à Mohammédia refusent de passer les examens du premier semestre de l’année universitaire en cours. Selon les explications fournies par les meneurs de ce mouvement de grève des examens, les raisons se limiteraient à des revendications d’ordre "pédagogique" et qu’elles ne comportent aucune connotation politique. Pour eux, le boycott des examens n’est qu’une réaction de protestation contre des problèmes concrets dont souffre l’enseignement supérieur public au Maroc. En tête des raisons qui les auraient poussés à refuser de passer les examens, ils citent la question de l’absence de professeurs de certaines matières sur lesquelles ils doivent être examinés. D’autres étudiants tiennent un discours plus généraliste et évoquent la révision générale de la réforme de l’enseignement supérieur comme l’unique solution aux problèmes et aux blocages qui marquent la vie sur les campus ces dernières années. Le refus de la réforme est donc le cheval de bataille de ce mouvement estudiantin. Ce mouvement appelle donc à une "réforme de la réforme". Ce qui est tout à fait normal, voire louable. Car, il faut reconnaître que c’est un signe de bonne santé que d’avoir un mouvement estudiantin ayant une vision et capable d’avoir des prises de position sur certaines questions relatives à son environnement direct à savoir l’université. 
Toutefois, ce qui se passe actuellement dans certaines universités est loin d’être un signe de bonne santé. Bien au contraire. Ce qui se passe à Casablanca, Marrakech, Fès ou Oujda devrait alerter la société marocaine sur un grave problème qui est en train de prendre des dimensions dangereuses.
Les revendications concernant le système adopté par l’enseignement supérieur et celles relatives aux conditions de vie des étudiants ne sont en fait que des alibis utilisés par le mouvement estudiantin islamiste pour rassembler, endoctriner puis recruter des étudiants et les incorporer à la sphère intégriste.
Aujourd’hui, les mouvements islamistes ont la mainmise sur l’université marocaine. Les campus se sont entièrement islamisés et rien ne semble, pour le moment, pouvoir arrêter la machine de la mouvance intégriste. Pire : à l’université, il existe seulement deux catégories d’étudiants. Il y a les islamistes et les “sans aucune conviction”. Il n’y a donc que les adeptes de l’islamisme et ceux de l’indifférentisme. Les premiers sont évidemment ceux qui font la loi sur les campus universitaires.
Une situation dont le danger va au-delà du présent pour se répercuter sur l’avenir du pays tout entier puisque toute une génération de jeunes universitaires est en train de s’imprégner de l’idéologie de la haine et de l’intolérance.

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