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Éditorial : La loi jusqu’au bout

Une affaire dans l’affaire. Azeddine Lakhouaja, 47 ans, risque de se retrouver en prison pour détournement de fonds dans le “litige commercial” l’opposant au groupe Dallah Al Baraka. Ainsi en a décidé récemment le Tribunal de première instance d’Agadir. Ce nouvel élément fait prendre un autre virage à un scandale qui continue d’agiter depuis plus de deux ans la capitale du Souss.
Cela dit, les observateurs avisés ne comprennent pas comment un jeu de dupes pareil puisse donner lieu à un feuilleton judiciaire aussi long  avec à chaque fois des rebondissements, des jugements et des contre-jugements. Peut-être que le dossier est complexe, nécessitant un approfondissement des différentes données. Mais toujours est-il que le principal protagoniste, Azeddine Lakhouaja,  au vu des preuves accablantes pour lui, n’est pas du tout défendable. Il a visiblement bénéficié sur cette affaire d’une certaine longévité difficilement explicable, compte tenu des charges pesant sur sa tête. Une longévité qui lui permet de passer de manœuvre en manœuvre dans l’espoir de récupérer un hôtel dont il a sali l’image et d’où il a été expulsé par la justice. Et puis, l’homme a des antécédents. Interdit de séjour en Tunisie où il a fait ses études en médecine et laissé derrière lui quelques années plus tard beaucoup d’ardoises, de projets inachevés et une réputation très peu flatteuse. Celui qui se prend pour un investisseur et un spécialiste de la thalassothérapie s’est replié donc sur le Maroc pour y sévir. Ce qu’il ne manqua pas de faire.          
S’il avait mené à bien le projet ambitieux de l’hôtel Palais des Roses en honorant ses engagements vis-à-vis des fournisseurs, le problème ne serait peut-être jamais posé. Mais il a opté dès le début pour une autre stratégie, celle de l’esbroufe, de la fumisterie et de la fuite en avant, créant pour son associé saoudien, qui lui a fait confiance, des difficultés inutiles. Un associé qui du reste a réussi à monter au Maroc des investissements colossaux  avec des Marocains notamment dans le secteur de la pêche. M. Salah Kamel a cru trouver en Lakhouaja une personne à la fois compétente et sérieuse, capable de permettre à Dallah Al Baraka de mettre un pied dans le tourisme national. Ratage monumental. Déception totale. Tous ceux qui ont approché cet individu directement ou indirectement ont été forcément éclaboussés.
En fait, l’affaire Lakhouaja est claire. Elle se résume en deux phrases : l’intéressé, se croyant plus malin que les autres, a cru pouvoir gruger et son ex-partenaire, les autorités marocaines et les banques de la place. Malheureusement, il s’est servi du nom de Cheikh dans l’espoir d’arriver à ses fins. Projet contrarié. Il a fini par être rattrapé par la loi. Celle-ci doit aller jusqu’au bout pour sanctionner les coupables et  rétablir les parties lésées dans leurs droits.

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