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Éditorial : la vraie bataille

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Le gouvernement Jettou fonde un grand espoir sur les Assises de l’emploi qui se tiennent du 22 au 23 septembre. Le rendez-vous de Skhirat sera l’occasion pour annoncer des mesures susceptibles d’encourager les recrutements dans les entreprises et en même temps pour engager une réflexion profonde sur le chômage endémique des jeunes. Poser le problème dans toute sa dimension, c’est déjà un pas important vers l’esquisse de la solution. Pour ce mal qui touche de plein fouet y compris les nations développées, il convient en ce qui concerne le Maroc de trouver des réponses multiples ne serait-ce que parce que le profil et le niveau de formation de candidats au travail connaissent de grands écarts. Il y a donc moyen de confectionner en aval des offres ciblées au profit de chaque catégorie en fonction du soutien dont elle a besoin pour réussir soit son insertion professionnelle, soit son recyclage à travers des stages appropriés. C’est là que l’action du gouvernement peut être efficace et concluante avec un suivi de l’évolution du marché du travail et de ses exigences. Cela dit, le gros du travail doit se faire en aval. Il s’agit d’agir de telle sorte de régler un dysfonctionnement de taille, l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Vaste programme qui interpelle les faiseurs de la politique de l’enseignement public dans ce pays.
Une politique qui continue à produire des diplômés universitaires condamnés au chômage car non formés dans l’école de l’excellence. Ici, tout est à revoir, les filières, l’orientation, les programmes et l’utilité même de s’inscrire dans une branche scientifique qui mène droit à l’oisiveté. Il faut d’urgence en finir avec cette situation aberrante qui fait grossir chaque année les rangs des diplômés-chômeurs.
Le Maroc est un pays ouvert sur son environnement extérieur et qui rivalise de facilités (fiscalité, foncier…) pour attirer les investisseurs européens, arabes et américains . Mais ce n’est pas suffisant. Il faut que les pouvoirs publics puissent aussi préparer à ces capitaux étrangers une main-d’œuvre qualifiée et des ingénieurs bien outillés dans les secteurs identifiés par l’étude Mckensey comme étant porteurs pour l’économie nationale. C’est cette bataille des ressources humaines que le pays est obligé de gagner s’il veut se positionner en tant que destination privilégiée des délocalisations. Malheureusement, le département chargé de la Formation des cadres n’a pas de discours ni sur les cadres ni sur les moyens de bien les former en conséquence. Chaque rentrée scolaire que Dieu fait, le ministre concerné anime la même conférence de presse ou presque. Les mêmes problèmes reviennent comme une litanie : manque d’effectifs en ceci ou en cela, augmentation du nombre d’enfants scolarisés, redéploiement des fonctionnaires de l’Éducation nationale… La routine. Mais rien qui indique vraiment un changement de cap. Une vision pour l’avenir. Une volonté de se mettre au diapason.

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