Éditorial : les civils chez les militaires

Les Forces Armées Royales communiquent. Les  journées portes ouvertes, marquant l’anniversaire de leur création en 1956, organisées successivement dans plusieurs villes du pays, est une excellente opération dont la portée est multiple. Au menu, diverses activités dans différentes régions du Royaume à caractère culturel, médical et musical. Les militaires vont à la rencontre des civils. Les FAR sortent le grand jeu. Une première.
Il s’agit d’abord de se rapprocher du grand public en lui montrant le rôle et le visage de “la grande muette“, les causes qu’elle défend, les progrès accomplis au fil du temps en termes de technicité et de professionnalisme, ainsi que les équipements militaires dont elle dispose. L’armée n’est pas ce que beaucoup de gens croient : une institution de commandement qui n’excelle que dans le maniement des armes. Cette image est fausse, très réductrice. L’armée c’est aussi un vivier de grandes compétences et de plusieurs métiers, des ingénieurs, des médecins, des experts en tout genre qui sont au service de leur pays différemment… On peut y faire carrière et y réussir.    
Au-delà de la nature de leur métier qui exige dévouement, rigueur et discipline, les soldats marocains sont sympas, aiment le contact des gens, répondent volontiers à leurs questions.  À l’issue de cette démonstration multidimensionnelle de grande envergure, il est possible in fine de susciter des vocations parmi la jeunesse désireuse de défendre l’intégrité territoriale de son pays et de le servir en s’engageant sous le drapeau. L’objectif pour toute armée qui se respecte et soucieuse de sa pérennité et de sa place n’est-il pas de rechercher régulièrement du sang neuf et de nouveaux cadres pour se renouveler et surtout assurer la relève ?    
Cinquante ans de loyaux et bons services rendus à l’intérieur des frontières notamment dans l’affaire du Sahara marocain mais aussi à l’extérieur avec nombre de missions de maintien de la paix dans différents foyers de tension dans le monde. Haïti, Côte d’Ivoire, Congo, Bosnie-Herzégovine et Kosovo pour ne citer que les opérations en cours. Dans ce dernier pays sous administration de l’ONU et en voie de pacification, un contingent militaire basé à Pristina accomplit depuis 2001 un travail humanitaire de premier plan : soins médicaux et aides sociales en permanence au profit de la population locale indépendamment de sa confession ou de sa race. Action d’une extrême importance compte tenu des ravages de la guerre et de ses séquelles. C’est ce qui fait à la fois la force et l’utilité des FAR, une armée de paix qui, lorsque le devoir de solidarité internationale l’exige, n’hésite pas à se mobiliser. Au moment où certains pays s’arment à outrance parfois au détriment du bien-être de leurs propres citoyens, le Royaume, lui, est résolument tourné vers la défense des peuples en détresse.