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Éditorial : Les faiseurs d’anges

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Avec la démission du général Lamari, le Président algérien Abdelaziz Bouteflika signe une victoire personnelle indiscutable et une nouvelle page de l’Histoire souvent ambiguë et tumultueuse entre la Mouradia et la haute hiérarchie militaire.
Le grand mouvement des généraux et les récentes nominations à des postes-clés de l’organisation militaire effectués par Bouteflika II constitue, en fait, une manière explicite pour le président algérien d’asseoir une autorité dont la légitimité n’est plus ni contestée ni disputée.
Les faiseurs de présidents captifs, dans l’ombre des états-majors, lèvent, à leurs corps défendant, enfin, la main sur la vie institutionnelle du pays qu’ils ont, à la caricature, trusté depuis l’indépendance.
Le plus étonnant c’est que cette mise à niveau sévère et salutaire soit le fait d’un Président qui a été, notamment pendant la fin de son premier mandat, affublé, par ceux-là mêmes qui pensaient l’avoir fait, de toutes les incapacités, de toutes les indigences et de toutes les insuffisances. Abdelaziz Bouteflika, en faisant preuve d’un courage personnel indéniable dans un pays où une tradition bien ancrée veut que les gêneurs soient abattus sans états d’âme, a tenu bon et a fini par déjouer tous les pronostics.
Aujourd’hui, l’armée algérienne semble apparemment vouloir prendre le chemin des casernes et Bouteflika celui d’un destin inespéré. Du bon usage que fera le Président de la République algérienne de ce nouvel et inédit ascendant peuvent naître d’excellentes choses pour le peuple algérien frère qui n’a jamais mérité les peines, les souffrances et drames qu’ils lui ont été infligés. Deux cent mille morts avec des milliers de disparus et de dizaines de fosses communes abjectes il est en droit, enfin, de commencer à aspirer à une nouvelle vie.
Il se trouve, en Algérie, que les faiseurs de présidents étaient aussi les faiseurs de conflits régionaux factices, les faiseurs de drames inutiles et les faiseurs de guerres archaïques. Ce sont les mêmes qui se sont accaparés les richesses du pays, qui ont mis en coupe réglée une économie nationale prometteuse et qui ont brisé les rêves les plus légitimes d’un peuple en éradiquant les intelligences et en faisant prospérer la haine. Que les Marocains soient pauvres dans un pays pauvre et sans rente, c’est une question de croissance. Mais que les Algériens soient pauvres dans un pays riche, c’est une question de décence.
Il est dans l’intérêt évident du Maroc, et de notre région dans son intégralité, que l’Algérie soit en paix avec elle-même, prospère et véritablement démocratique pour qu’elle puisse assumer enfin, en conjurant ses vieux démons, les responsabilités historiques qui sont les siennes à l’égard de ses voisins du Maghreb et du sud de la Méditerranée.

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