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Éditorial : L’essence interdit

Le gouvernement a fini par procéder à l’augmentation du prix de l’essence et du gazoil. C’était prévisible compte tenu du déficit chronique accusé par la Caisse de compensation qui a atteint quelque 7 milliards de Dhs en raison de la flambée vertigineuse du prix du baril. Malgré la hausse de la facture pétrolière et les arriérés de paiement qui s’accumulent, le marché national continue à être approvisionné normalement. Ceci, on le doit aux distributeurs dont il faut saluer la dimension citoyenne. Mais les pouvoirs publics ne pouvaient pas continuer à subventionner des produits pétroliers à la pompe de plus en plus chers sans mettre en danger les finances de l’État et compromettre les projets d’infrastructures mis en route. Il fallait donc choisir et le gouvernement a décidé, conformément aux “conseils“ du FMI ( voir ALM n° 899),  de répercuter une partie de la hausse de la facture sur le consommateur. Car cette mesure ne va pas pour autant résorber les difficultés financières de la Caisse de compensation qui continuera à être déficitaire jusqu’à fin 2005 à hauteur de 5 milliards de Dhs. Ce qui reste énorme. Avec un effet de levier pouvant atteindre jusqu’à 3 fois plus cette somme, il aurait été possible de financer d’autres projets utiles dont le pays a pourtant grandement besoin au lieu de payer rubis sur l’ongle un renchérissement démesuré du prix du baril. Tous comptes faits, le gouvernement est en train de payer son abandon du système d’indexation du prix du pétrole sur le marché international. Il aurait été peut-être plus clément pour les finances publiques de faire jouer la vérité des prix comme cela est pratiqué sous d’autres cieux.
Le Maroc a pris l’habitude de ne procéder aux réformes qui s’imposent que contraint et forcé. Cette imprévoyance en termes de retard se paie souvent au prix fort et cash. 
Les responsables seront mieux inspirés de tirer d’urgence les enseignements de cette crise énergétique qui a mis à mal le budget du pays. On ne peut plus se permettre de maintenir le niveau actuel de sa consommation de l’or noir sans foncer droit au mur. D’où la nécessité impérieuse pour un pays non producteur de pétrole de mettre en place un dispositif salutaire à même de favoriser des économies dans ce domaine. L’horaire continu dans l’administration publique, évoqué depuis plusieurs années mais jamais réalisé pour l’on ne sait quelles raisons, est une solution à envisager rapidement. Autre mesure qui va dans le même sens, la révision du mode de consommation du transport public ( bus et taxis) et de marchandises. Il est incompréhensible que le Maroc continue à tourner le dos à l’adoption du Gaz de pétrole liquéfié transport (GPL), pourtant utilisé dans nombre de pays comme la Turquie et le Brésil. Sans oublier les avantages écologiques indéniables de ces deux alternatives dans un pays où la pollution a battu tous les records. Il est temps de dégager l’énergie positive. 

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