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Éditorial : Manque de cohérence

Les attentats du 16 mai, combinés à la guerre en Iraq et à la récession économique en Europe, donnent un cocktail désastreux pour le tourisme marocain. Les taux d’occupation ne dépassent guère les 30 % dans les villes les plus prisées des touristes étrangers, comme Agadir, Marrakech, Tanger ou Fès. En d’autres termes, 70 % des chambres restent vides. Du jamais vu. Les hôteliers souffrent et ils le font savoir. Quand le tourisme va mal, tous les secteurs sont affectés.
Pour stopper l’hémorragie, le gouvernement doit trouver une solution rapide. Encourager le tourisme des nationaux est une des alternative.
Les Marocains sont exigeants. Certes, ils n’ont pas la culture de la contestation même contre un mauvais service. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils savent faire la différence entre un bon et un mauvais produit. L’affluence de nos concitoyens vers le marché espagnol prouve bien qu’ils sont avides de qualité et de bons services. Ce sont des millions de dirhams qui traversent chaque année le Détroit de Gibraltar. Le malheur, c’est que même des MRE préfèrent passer leurs vacances sous d’autres cieux plus cléments en fonction de rapport qualité-prix. Partout dans le monde, il y a manifestement pas de place au patriotisme en matière de tourisme. C’est le marché le plus attrayant qui gagne.
Le ministère du Tourisme et les hôteliers doivent être conscients de cette donne, d’autant plus qu’ils ne sont pas novices et ne manquent pas de compétences.
Maintenant, la balle est dans leur camp. Avant de demander, pour ne pas dire exiger, des exonérations fiscales et des subventions en tout genre, les professionnels du tourisme doivent retrousser leurs manches. Ils doivent prouver, ne serait-ce que le temps d’un été, qu’ils sont capables d’innover ou du moins de respecter les règles les plus basiques du tourisme (accueil, service, qualité…). Tout le monde est concerné. La restauration, l’hôtellerie, les agences de voyage, les lieux de loisirs, les salles de spectacles, la location immobilière, etc.
Cela dit, les autorités gouvernementales ne doivent pas rester les bras croisés. Elles doivent mettre en avant de nouvelles destinations touristiques et ne plus se contenter de promouvoir les plus célèbres. Bon nombre de villes disposant d’une multitude de plages et de montagnes sont totalement exclues dans les différents plans du ministère. C’est le cas notamment d’une ville comme Al Hoceima qui renferme de très belles plages. L’offre hôtelière y ait quasi-inexistante, les loisirs encore moins. Pour y accéder par voie terrestre, il faut être un as du volant pour traverser les routes les plus sinueuses et vieilles du Maroc. Ce type d’enclavement tue bon nombre de destinations touristiques au Maroc. Sur ce registre, le ministre du tourisme n’est pas le seul responsable. Son confrère de l’Equipement doit également mettre la main à la pâte. En fait, le développement du Tourisme national ne peut être que le résultat d’une politique gouvernementale cohérente.

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