Le nouveau maire du Grand Casablanca a ouvert plusieurs chantiers dans une tentative de mettre de l’ordre dans les différents espaces désorganisés de la ville. Le conseil de la commuanuté, présidé par Mohamed Sajid, a commencé par donner en concession certains services considérés prioritaires comme le ramassage des ordures et l’éclairage public . Reste le problème du transport urbain qui ne peut être solutionné en partie que par la conformité des sociétés de transport privé à un cahier des charges qui va dans le sens d’une organisation de cette activité sur des bases claires et saines. Les entreprises qui ne suivent pas n’ont qu’à quitter le secteur. Devenue un gouffre financier depuis plusieurs années, la RATC, elle, a besoin d’urgence d’un plan social car il n’est pas normal que le conseil de la communauté continue à payer les salaires de son personnel. M. Sajid est appelé, dans le cadre du principe de l’unité de la ville, à trancher dans le vif en prenant des mesures douloureuses mais salutaires au lieu de continuer à traîner des boulets qui grèvent le budget de la capitale économique.
C’est une nouvelle culture en termes de transparence, de rigueur et de fermeté qui a besoin d’être introduite dans les veines de la ville. Une ville livrée depuis des décennies à l’incurie des élus et à l’indifférence des autorités locales et même des gouvernants. La situation est telle que Casablanca est devenue aujourd’hui invivable. Défigurée à l’extrême. Partout des stigmates et des verrues urbaines qui ne sont que l’expression d’une mauvaise gestion flagrante. Pour ceux qui tenaient les rênes de la plus grande ville du pays, Casablanca était juste une vache à lait compte tenu des marchés colossaux passés pour tel ou tel projet (voirie, éclairage, travaux de réfection…). Chaque action engagée n’était qu’un prétexte pour “se sucrer “ en toute impunité aux dépens de la collectivité.
On s’est servi au lieu de servir. Ce ne sont pas seulement les présidents qui se sont succédé à la tête de la CUC qui sont en cause. Les présidents de commune et les conseillers ont également participé à ce jeu de massacre en monnayant permis de construire et autres autorisations.
Le nouveau maire de Casablanca doit aller jusqu’au bout pour avoir la pleine mesure de l’héritage au nom du droit d’inventaire. Industriel qui jouit d’une bonne image, Mohamed Sajid n’a pas la partie facile dans ses nouvelles fonctions. Au cours de la période transitoire (ancrage du nouvel esprit de l’unité de la ville) , il affronte chaque jour les résistances de ceux qui veulent que soient perpétués à tous les étages magouilles et trafic d’influence. En un mot, M. Sajid n’est pas seulement attendu sur la propreté de la ville et son assainissement. Il a surtout fort à faire pour nettoyer les rouages de la ville de cette camarilla d’opportunistes et d’affairistes qui se sont enrichis de manière indue sur le dos de Casablanca. Il ne faut pas cependant que la méfiance compréhensible de M. Sajid l’incite à prendre des décisions unilatérales ou à se fier trop à son entourage. Au contraire. Il doit s’appuyer sur les bons éléments qui ne sont pas forcément proches de lui pour mener à bien sa mission de maire entreprenant et moderne.