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Éditorial : Précédent grave

Les récents événements qui ont secoué la ville de Laâyoune n’en finissent pas de susciter des réactions plus ou moins mitigées. Certains chefs de familles sahraouies sont inquiets au sujet des dérives séparatistes constatées chez  leurs enfants et ils l’ont fait savoir lors de leur déplacement en force à Rabat. D’autres  notabilités  profitent, semble-t-il, de ces troubles pour se repositionner dans une logique de leadership local en relation avec le projet d’autonomie des provinces du Sud.
Or, l’affaire du Sahara n’est l’apanage de personne. Elle concerne tous les Marocains sans exception. Une cause pour laquelle, convaincus de sa justesse, ils se sont sacrifiés et continuent à le faire. C’est dans cet esprit que le gouvernement a débloqué en octobre 2004 une enveloppe substantielle de 7,2 milliards de Dhs en faveur de ces régions qui ont toujours bénéficié de la priorité des pouvoirs publics.
Il faut aujourd’hui accélérer le rythme d’exécution des différents programmes de développement prévus que ce soit en matière de logement, d’emploi, de commerce, de villages de pêche ou d’infrastructures. C’est un travail continu, de tous les instants, auquel les responsables gouvernementaux en collaboration avec les autorités locales et élues sont invités afin de répondre de manière optimale et rapide aux attentes des populations. L’approche a besoin aussi d’être revue et corrigée dans un sens qui permet de libérer les énergies et de capitaliser sur les efforts accomplis. L’Initiative nationale de développement humain (INDH), lancée il y a quelques semaines par S.M le Roi Mohammed VI, s’inscrit parfaitement dans cette perspective. L’objectif essentiel étant de sortir ces territoires de leur isolement et mettre fin à cette exception qui les a longtemps caractérisés de telle sorte qu’ils soient arrimés, économiquement et socialement, à l’environnement national. La normalisation en tout doit dorénavant être le maître-mot avec la promotion d’une citoyenneté où il doit y avoir des droits, certes, mais aussi des obligations.
Le Maroc est un et uni, fort de ses choix et de ses convictions.  C’est ce qui a toujours fait sa force à travers l’histoire. Aucun Marocain ne doit de ce fait sentir qu’il est un citoyen de seconde zone ou qu’il a moins de droits que l’autre. Précédent gravissime d’ailleurs, les étudiants issus d’autres villes du pays n’ont nullement réagi lorsque leurs collègues des provinces sahariennes ont brûlé sous leurs yeux le drapeau national dans l’enceinte de l’université Souissi à Rabat. Cette passivité doit interpeller plus d’un. Les étudiants marocains, hier réactifs et engagés, sont-ils devenus aujourd’hui à ce point insensibles, incapables ne serait-ce que de manifester contre un tel sacrilège  ? C’est quoi être Marocain aujourd’hui ? Une question nodale au carrefour de tous les défis qui attendent le Royaume.

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