Le grand déballage a commencé. Les secrets d’État sont désormais mis sur la place publique. Les dérives, à chaque fois un peu plus inquiétantes, se multiplient à l’envi en s’imposant petit à petit comme allant de soi alors qu’elles doivent appeler une réponse énergique. Ainsi des minutes de négociations entre le Polisario et S.M le Roi Mohammed VI du temps où il était Prince héritier et du livre bidon du journaliste français du Monde. Tout cela était prévisible.
Malgré les progrès réalisés dans nombre de domaines, en dépit des réformes importantes mises en œuvre dans plusieurs secteurs, le Maroc reste paradoxalement pris en tenaille entre une presse locale nihiliste qui a fait de la haine du pays une ligne éditoriale et un fonds de commerce permanents et des journalistes étrangers mercenaires visiblement en service commandé dont le contrat est de chathuter l’image de Rabat.
Et ce n’est qu’un début, à en croire l’instigateur de ces deux actes de félonie, Driss Basri qui depuis son exil parisien jure ses grands dieux “qu’ils n’ont encore rien vu“. L’ex-vizir, pour s’en être tiré à très bon compte justement, a eu le temps de se transformer en balance. Loin de connaître un moment de répit, les attaques contre le Royaume et ses institutions ne font que s’aggraver. On ne recule plus devant les procédés y compris les plus crapuleux pour casser du national, insulter les symboles de l’État et réduire à néant tous les efforts accomplis.
En fait, tout se passe comme si on assistait à un inversement brutal du système des valeurs. L’irrévérence à outrance à grand renfort de terrorisme médiatique est devenue malheureusement payante, même juteuse tandis que le patriotisme comme valeur est en train de subir une démonétisation accélérée. Aimer son pays dans le respect et la responsabilité est considéré comme quelque chose de suspect. Pratiquer une presse rigoureuse et professionnelle est devenu moins gratifiant. Drôle d’époque ! Liberté d’expression ? Voire. On est tout à fait dans autre chose. Comme l’avait si bien dit Abderrahmane Youssoufi, le Maroc a ceci d’unique qu’il est le seul pays où la diffamation et l’injure ont été institutionnalisées. Le pire c’est que cette ambiance très lourde a été nourrie souvent de l’indifférence des uns et de l’autisme des autres. On attend quoi pour remettre les pendules à l’heure ? Godot peut-être.
Comment en est-on arrivé-là ? Grande question dont la réponse est à chercher sans doute dans cette propension originelle à miser sur l’esprit de responsabilité des gens. Or, il s’avère de jour en jour que la démocratie pour ne pas être prise en otage par les opportunistes de tout bord ou les offreurs de service aigris doit d’abord et surtout être protégée par des garde-fous solides, et fortifiée par une volonté politique de sanctionner les abus d’où qu’ils viennent.