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Éditorial : Une stabilité à préserver

L’affaire du Sahara revient au-devant de la scène politique avec la réponse du Maroc au Conseil de sécurité au sujet du plan Baker et le projet de Kofi Annan de proroger de 10 mois (jusqu’à fin février 2005) le mandat de la Minurso.
La position du Maroc n’a pas changé d’un iota. Une solution politique dans le cadre de la souveraineté marocaine. En dehors de cette option qui privilégie l’esprit de “ni vainqueur ni vaincu“, point d’autre possibilité de sortir d’un conflit vieux de plus de 25 ans. Les provinces du Sud sont marocaines et marocaines elles resteront.
Les adversaires déclarés et sournois de l’intégrité territoriale du Royaume sont appelés à faire preuve de bon sens et de réalisme politique. Le plan Baker II est trop vague à cause essentiellement de la période transitoire de 5 ans qu’il comporte et qui préparerait le terrain à l’autodétermination sur la base d’un référendum. Or, le projet de référendum a été abandonné par les Nations unies à cause de son caractère impraticable né de la complexité de l’opération d’identification des électeurs que les chioukh du Polisario ont tout fait pour saboter. Pourquoi revenir aujourd’hui à quelque chose qui a montré ses limites sur le terrain ?
En fait, le plan Baker II dans nombre de ses dispositions n’est pas de nature à assurer la stabilité recherchée dans la région. Bien au contraire. Il est fort à parier qu’il contribuerait à y installer une situation de trouble aux conséquences incalculables qui pourrait s’éterniser. Ce n’est tout de même pas l’objectif de l’ONU et de son médiateur dans le conflit, l’Américain James Baker. L’organisation onusienne est censée chercher à promouvoir une solution juste qui soit acceptable par l’ensemble des protagonistes du dossier. Cette solution ne peut être que politique, donc négociée.
Dépassé par les événements et se décomposant à vue d’oeil, le Polisario s’est réduit à un ramassis de voleurs de l’aide humanitaire qu’il revend dans des circuits informels pour l’enrichissement indu de ses dirigeants ou pour l’achat des armes. Il s’agit là d’une réalité plusieurs fois recoupée et confirmée par plusieurs témoignages crédibles. En un mot, la bande à Abdelaziz n’a plus depuis longtemps d’idéologie – si tant est elle en avait jamais une – pour continuer à mobiliser les siens retenus malgré eux dans les camps de l’enfer de Tindouf, en leur faisant miroiter un État indépendant.
Le Polisario représente au contraire une menace pour la région. Pour retrouver un nouveau souffle et survivre aux multiples bouleversements intervenus dans le monde, il pourrait, selon certains spécialistes de la géopolitique, être tenté par la radicalisation. Une radicalisation qui prendrait, mode oblige, la couleur de l’islamisme par un rapprochement d’avec les réseaux terroristes de Ben Laden qui sont à la recherche de nouvelles bases arrière. Les puissances, les Etats-Unis en tête, ont évoqué récemment ce scénario. Le Sahara marocain, où le Maroc est chez lui, jouit en permanence d’une stabilité remarquable. Il ne faut pas la mettre en péril.

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