Parmi les pays arabo-musulmans qui nourrissent des ambitions d’industrie touristique, on peut citer l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et, à des degrés moindres, différents pays de la région MEDA. L’essentiel de leurs entrées en devise est directement liée à leur activité touristique et hôtelière.
Et, il suffit du moindre grain de sable pour que la machine, déjà pas très bien huilée, se grippe, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer. Ce qui accroît le sentiment d’impuissance de ces pays, c’est que ce grain de sable est bien souvent un facteur exogène. En ce sens qu’il suffit qu’un illuminé d’origine arabe fasse le coup de feu quelque part pour que toute une communauté soit mise à l’index et que le pays de l’auteur de l’attentat soit inscrit sur la liste noire des destinations à éviter. Ce qui fait, bien évidemment, les affaires de bien des pays du nord qui jouent la récupération. Et c’est là que l’on peut voir les dangers de l’amalgame. Après septembre 2001, l’image de l’Arabe et du Musulman, déjà «soigneusement» entretenue dans les médias occidentaux a pris un coup terrible. Un coup qui s’est répercuté sur le tourisme de tous les pays arabes. Le dernier attentat de Djerba, en Tunisie, ne va pas arranger les choses, non seulement pour la Tunisie, mais pour l’ensemble des pays de la rive sud de la Méditerranée qui tablent sur le tourisme en tant qu’industrie générant de la plus-value. Auparavant, l’Egypte a eu à en souffrir. Des opérations avait visé expressément des touristes étrangers.
Le Caire avait pris de nombreuses dispositions, comme la création d’une police touristique, pour endiguer le sentiment d’insécurité. On n’ose pas trop penser que les dernières arrestations de présumés membres d’Al-Qaïda chez nous seront un facteur de frilosité chez les touristes internationaux. La logique voudrait que ce soit le contraire, ces arrestations constituant la preuve que la sécurité des citoyens –et des touristes, par voie de conséquence – est un souci majeur des autorités marocaines.