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Événement : Éclairage : Entre pompe et aventure

Les nouveaux ministres prennent leurs fonctions ces jours-ci et doivent rapidement prendre à bras le corps des tâches urgentes, des décisions importantes, à commencer par l’organisation de leur espace de travail et la mise en place de l’équipe rapprochée de leurs collaborateurs.
Pour un certain nombre des membres de ce gouvernement, l’ancienneté et l’expérience antérieure aidant, ils ont un réseau de connaissances et de contacts parmi lesquels ils puiseront les profils qui constitueront le cabinet ministériel. D’autres sont venus de grandes entreprises ou établissements publics et feront appel à d’anciens collaborateurs pour les rejoindre dans leurs nouvelles fonctions. Pour les ministres partisans, ils devront aussi payer leur tribut, en termes de recrutement, au parti ou à l’organisation professionnelle à laquelle ils appartiennent ou ont appartenu. Pour les novices, ils vont se découvrir une multitude de tutelles, de bienfaiteurs, de soutiens auxquels il faudra renvoyer l’ascenseur sous diverses formes, à commencer par un ou deux postes , plus ou moins complaisants dans le cabinet.
Pour les uns et les autres, il y a aussi des obligations à remplir envers les amis, la famille, le club, la confrérie, et satisfaire à toutes sortes d’engagements qui imposent devoirs et obligations.
Mais, le cabinet c’est aussi un lieu de production de réflexion, d’études de dossiers, d’aide à la prise de décision, de mise en perspective des actions, de coordination avec les différentes structures du département concerné, comme avec les autres départements ministériels. Les membres du cabinet sont censés être les petites fourmis de l’entourage du ministre, ceux qui mettent en musique la vision et la méthodologie inspirées du ministre et, au-delà, du gouvernement auquel ils prêtent leur technicité, leur expertise et leurs compétences diverses.
Mais, on l’a souvent constaté pour l’ancienne équipe, les considérations extra-professionnelles et d’ordre personnel ou partisan ont souvent pris le pas sur les considérations de compétence. Ce qui a beaucoup déteint sur le rendement et les performances des cabinets ministériels et du gouvernement.
Mais, au-delà de ces considérations somme toutes naturelles, il existe un autre problème fondamental qui limite les possibilités de recrutement de compétence pointues par les ministères ; celui du statut du cabinard, de l’évaluation et de la rétribution de ses services. En l’état actuel des choses, les attachés au cabinet sont soumis à un régime d’indemnités fait de bricolage, de débrouillardise et de ficelles plus ou moins occultes. Certains s’en sortent très bien, du moins pendant la période de leur mission, d’autres, sous des apparences pompeuses, sont acculés à la précarité et à la crainte des lendemains de leur passage au cabinet.
Cet état des choses n’encourage pas des experts de qualité à renoncer à des carrières dans de grandes entreprises privées, nationales ou internationales, pour rejoindre des structures informes, précaires et mal valorisées.

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