Couverture

Foot : Les clubs se révoltent

© D.R

Les présidents et représentants de 23 des 32 clubs du GNFE (Groupement national de football d’élite), ont tenu samedi 13 août une réunion pour examiner les différentes et nouvelles dispositions prévues par le contrat-programme signé le 7 juin dernier entre Etat, fédération et collectivités locales pour la professionnalisation de la pratique footballistique au Maroc. Dans un communiqué rendu public hier mardi par les présidents et représentants des clubs concernés, ces derniers affirment que le chantier de cette professionnalisation demeure une mesure positive en soi. Toutefois, relèvent les intéressés, la manière de procéder, taxée de «hâtive», risque de tout remettre en cause.
Les présidents et représentants des clubs du GNFE axent notamment leurs critiques autour de trois aspects qui leur paraissent d’extrême importance.
Il s’agit tout d’abord de l’épineuse question du passage des clubs du statut d’associations à but non lucratif à celui de sociétés sportives anonymes (SSA) comme le prévoient les termes du contrat-programme signé en juin dernier. Présidents et représentants des clubs estiment qu’il faut d’abord préparer une assise juridique qui viendrait supplanter le décret de 1995 régissant les associations.
L’autre aspect à susciter les critiques des clubs concerne le mode de relégation prévu par ledit contrat-programme. Ce dernier stipule qu’à partir de la saison 2006-2007, le championnat d’élite se jouera à 12 clubs au lieu de 16. Pour les clubs, cela voudrait dire tout d’abord priver quatre clubs, par division, de figurer dans le football d’élite. Mais surtout porter un coup fatal à la valeur et des joueurs et des entraîneurs que ce soit sur les plans technique et social. D’ailleurs, estiment les dirigeants des clubs du GNFE, instaurer un championnat à 12 équipes reviendrait à verser dans un «petit championnat régional». 
Enfin, troisième gros grief formulé par les clubs, les intérêts de ces derniers ne seraient plus à l’abri si l’on venait à appliquer à la lettre les dispositions régissant les rapports clubs-joueurs. Pour eux, les contrats, obligatoires et d’une durée maximale de cinq années, priveraient les clubs de « rentabiliser » une formation qu’ils auraient fournie pendant plusieurs années, entre autres. Les patrons des clubs ont enfin demandé une rencontre avec les responsables fédéraux pour discuter de ces aspects. Une réunion acquise et qui pourrait se tenir dès que Mhamed Aouzal, président du GNFE, qui se trouve toujours à Helsinki puisqu’il est également président de la commission provisoire de la FRMA, sera de retour au Maroc.
Réagissant aux propos des dirigeants des clubs, Ahmed Ammor, secrétaire général de la FRMF, estime que le Maroc ne peut plus se permettre d’attendre pour la concrétisation, insiste-t-il, d’un projet déjà ficelé en 2002 et qui n’attendait que l’engagement de l’Etat. Pour M. Ammor, la question d’un parterre juridique ne pose pas de problème et l’essentiel est de ne pas revenir en arrière. La même remarque est formulée à propos de l’aspect «relégation» et à Ahmed Ammor d’ajouter que l’on ne peut plus se permettre d’amateurisme alors que, juge-t-il, le mode contractuel entre joueurs et clubs ne mettra nullement en cause les intérêts de ces derniers puisqu’il sera aussi une garantie pour la protection de leurs droits. Un joueur qui ne serait pas lié par un contrat à son club aura toute latitude à changer de maillot quand cela lui chantera.
Initialement, la saison 2005-2006 devait faire figure de phase transitoire pour les clubs pour que ces derniers puissent se préparer à affronter la saison 2006-2007 placée sous le signe du (début) professionnalisme. Toutefois, comme annoncé jeudi dernier par les responsables de la FRMF, le début de la professionnalisation est plutôt dans quelques petites semaines. Ce qui aurait d’ailleurs motivé la réaction des présidents des clubs (13 de la 1ère division et 10 de la deuxième). Pour la FRMF, le Maroc se trouve aussi lié par des engagements qu’il se doit d’honorer et notamment vis-à-vis de la FIFA dont les pressions se seraient faites, dernièrement, plus insistantes.
Le 7 juin dernier, le Premier ministre présidait la signature du contrat-programme pour la professionnalisation du foot marocain entre Etat, collectivités locales et FRMF. Ce contrat-programme, doté de 280 millions de dirhams et étalé sur quatre ans, prévoit de multiples dispositions et engagements liant toutes les parties signataires.
Il sera question, par exemple, pour les collectivités locales de fournir plus d’efforts côté infrastructures. Un même montant de 280 millions DH sera avancé par la FRMF.
Les clubs, eux, sont appelés à une véritable mue. Ils sont tenus d’abandonner leur statut d’associations à but non lucratif pour mettre les habits de SSA (Sociétés sportives anonymes) avec comptabilité certifiée et auditée ainsi que des contrats autant avec les joueurs que les entraîneurs. Leurs divers partenariats avec d’autres parties devront également être soumis au même mode contractuel. A la clé, le Maroc sera doté de 15 Centres de formation utiles autant pour la relève que pour la formation des entraîneurs et des arbitres. 
Quant au gouvernement, et entre autres engagements, il prend sur lui d’aller de l’avant dans la construction de trois stades à Agadir, Marrakech et Tanger. Ces derniers prévus pour être opérationnels en 2010, le Premier ministre avait déclaré que cette échéance sera pleinement respectée.

Related Articles

CouverturePolitiqueUne

Voici les principales nouveautés sur le plan fiscal

Le budget 2025 définitivement adopté par le Parlement

ActualitéCouvertureUne

Bientôt une super autorité marocaine de l’énergie

Hautes orientations royales pour la transformation de l’ANRE afin d’englober toutes les...

ActualitéCouvertureUne

Le Maroc muscle son plan de lutte anti sous-marine

Livraison prochaine d’un nouvel hélicoptère américain équipé de l’un des meilleurs sonars...