«Il n’y a eu aucun clash avec le ministre des Habous et des Affaires islamiques. Au contraire, j’ai beaucoup d’estime, voire de l’admiration, pour le ministre Ahmed Toufiq. Nous avons toujours entretenu d’excellentes relations », a précisé à ALM Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, au lendemain de la parution d’informations faisant état de «clash» entre les deux ministres lors du Conseil de gouvernement du 18 mars dernier. En quelques jours, l’information a été relayée par la presse nationale qui a évoqué le sujet de la «diatribe» qui aurait éclaté entre les deux ministres. A en croire certains propos, Nouzha Skalli, ministre iconoclaste, aurait eu un désaccord avec son homologue Ahmed Toufiq sur
«les désagréments sonores que pourraient causer les appels à la prière d’Al Fajr à proximité des résidences touristiques». Il n’en est rien. La réalité est tout autre. Que s’est-il alors passé le 18 mars dernier ?
Lors du Conseil de gouvernement, la ministre Skalli a simplement soulevé la question sur les normes régulant les décibels de l’annonce de la prière. «Lors de la discussion sur le décret relatif aux normes techniques de la construction des mosquées, j’ai effectivement posé la question sur les normes techniques concernant les décibels de l’annonce de la prière et la durée de l’appel à la prière», a affirmé la ministre Skalli, en précisant qu’ «il n’est pas interdit de soulever ce genre de questions». «Je n’ai jamais eu l’intention de remettre en cause l’appel à la prière d’Al Fajr», a-t-elle clarifié. «Il n’y a pas eu de différend à ce sujet», a-t-elle tranché, en ajoutant que « la réponse du ministre Ahmed Toufiq était courtoise». «Il est décevant de constater que l’information ait été déformée. D’autant plus que les discussions au sein du Conseil de gouvernement ne doivent pas être divulguées», indique t-elle.
Pour sa part, le ministre des Habous et des Affaires islamiques dément l’existence d’un «conflit» entre lui et la ministre Nouzha Skalli lors du Conseil de gouvernement en question. «Ce jour là, Mme Skalli a posé une question qui ne figurait pas à l’ordre du jour et je lui ai répondu calmement et avec courtoisie. Elle a d’ailleurs très bien accueilli mes propos», indique M. Toufiq. Selon le ministre, cette remarque ne devait normalement pas être soulevée dans la mesure où le projet de décret présenté concernait l’application du Dahir portant loi relatif aux lieux réservés à la pratique du culte musulman, l’autorisation de construction, d’extension ou de réaménagement de ces lieux, outre le statut-type des associations de bienfaisance désirant les construire. Pour le ministre de tutelle, la question a été réglée il y a deux ans. Un avis, qui a d’ailleurs été ratifié par le Conseil des ouléma, avait levé toute ambiguïté sur la question. Le même avis définit, clairement, les cas où les haut-parleurs des mosquées pourraient causer des nuisances sonores, le cas échéant lors de l’appel à la prière d’Al Fajr.
«Lors de l’appel à la prière d’Al Fajr, le son des haut-parleurs doit être baissé à son plus bas niveau, à plus forte raison quand les haut-parleurs se trouvent à proximité des hôpitaux et des résidences des personnes qui ne sont pas de confession musulmane», dit le texte.