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Grande opération de sauvetage de la place casablancaise

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Le bateau boursier chavire. Les indicateurs continuent à couler dans le rouge, et ce en dépit des perspectives de relance. Le marché marocain des capitaux peine toujours à retrouver son équilibre. Le Masi et le Madex sont en constante dégringolade. Les nouvelles introductions se font rares. En effet, le rythme d’introduction en Bourse reste instable. Si la place a observé l’année dernière l’introduction de trois investisseurs, 2012 n’en compte qu’une seule.
Comment peut-on sauver ce marché qui est jusque-là restreint? La place financière marocaine compte à peine 77 entreprises cotées. Un chiffre qui reste en deçà de toutes les attentes comparativement aux autres places émergentes. Sur le plan national, la Bourse ne finance qu’environ 6% des investissements du pays, or elle devrait couvrir au minimum 30% des besoins. Bref, un problème de liquidité persiste. «Nous sommes une Bourse relativement importante en termes de capitalisations, mais qui est marquée par une forte défaillance de liquidité», a souligné Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, lors d’une rencontre tenue mardi 18 septembre 2012.
Certes, la liquidité est une constante indispensable au drainage d’investissements étrangers. Cette faille traduit-elle une perte de confiance? «La réticence observée actuellement est conjoncturelle. Il ne faut pas s’alarmer car nous disposons de tous les arguments pour garder notre optimisme», souligne le directeur général de la place casablancaise. Pour M. Hajji, le capital confiance est relativement élevé. Toutefois, un certain nombre d’attentes devrait être fixé, notamment en termes de régularité de communication, d’accessibilité de transparence et de diversité des entreprises cotées. De même, les actions à mener devraient être orientées en premier lieu vers la mise en relief du rôle de la Bourse en tant que mode de financement «alternatif et fiable».
Une étude récemment menée a démontré que le rôle de la Bourse est assez mal connu tant bien pour les particuliers que pour les entreprises. Sur un échantillonnage de 500 personnes, 1/6 ont répondu que la Bourse est un moyen d’investissement au moment où 1/20 approuvent son rôle de financement. «Le financement a toujours été une étiquette collée aux banques. Ces dernières ont atteint aujourd’hui un taux d’utilisation de 109% en termes de crédit à l’économie», indique M. Hajji. Cette situation se veut une opportunité adéquate pour la place financière afin de se distinguer sur ce volet, notamment auprès des PME qui constituent un tissu dynamique et à fort potentiel. «La Bourse est, actuellement, une alternative tout a fait sûre pour les PME. En établissant une petite comparaison, 57% des entreprises cotées à la place casablancaise sont des PME, alors que ce taux a atteint les 68% dans d’autres pays membres de la Fédération mondiale des Bourses», dévoile Karim Hajji.
Pour atteindre cet objectif, un nombre de mesures est mis sur les rails conjointement par la Bourse de Casablanca, le CDVM et l’APSB. Le but étant de renforcer la proximité avec les opérateurs et ce via une campagne de communication didactique et directe ciblant à la fois les émetteurs et les investisseurs (voir encadré page 5). Une démarche qui, selon la place casablancaise, répond à la feuille de route tracée par les professionnels du secteur afin d’assurer la relance du marché boursier et le marché des capitaux.

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