C’est Helios, entreprise appartenant au docteur Azeddine Lakhouaja, qui avait pris en location l’hôtel Palais des Roses International. En toute illégalité. Un simple examen vertical de l’Actif et du Passif de l’entreprise pour l’exercice 2004 permet aujourd’hui de dire que l’entreprise oubliait de payer son loyer.
En effet, si comme le prouvent les documents comptables, le compte client et autres débiteurs totalise
50,3 millions de dirhams brut à la fin 2004, il est impossible que l’hôtel continue ses activités après s’être acquitté du montant du loyer.
Surtout que sur ces 50,3 millions représentant les créances de l’actif circulant, 15 millions correspondent aux créances des clients et comptes rattachés. Une somme à déduire des créances de l’actif circulant pour obtenir la situation réelle de la trésorerie d’Helios.
En définitive, la liquidité de la trésorerie disponible pour subvenir aux besoins de l’exploitation est de seulement 35,9 millions de dirhams. Inutile d’être un comptable agréé pour constater que cette somme est trop inférieure au montant du loyer qui est de 48 millions de dirhams toutes taxes comprises.
Poussons l’analyse encore plus loin. Helios doit puiser dans cette trésorerie disponible (35,9 millions) pour régler les charges du personnel, l’achat non stockés de matières et fournitures (eau, électricité, propane…etc) et la rémunération du personnel extérieur à l’entreprise. Il s’agit de charges payables suivant un échéancier fixe ne pouvant pas souffrir de retard. Une fois déduites les charges du personnel, 17,7 millions de dirhams, celles des achats non stockés de matières et fournitures,
4,2 millions, la rémunération du
personnel extérieur à l’entreprise, 1,4 million de dirhams, la marge se rétrécit encore plus pour la société Helios.
Ces montants défalqués du solde de la trésorerie actif (35, 9 millions), ne laissent plus à l’entreprise qu’une liquidité de 12,5 millions de dirhams. Une somme dont il faut déduire les règlements au profit des fournisseurs des denrées périssables et non périssables (viandes, poissons, volailles, légumes, fruits, lait et fromage,
épiceries et autres). L’usage veut que ces fournisseurs soient réglés au maximum dans un délai de 60 jours. Idem pour les achats de matières et fournitures (produits d’entretien, de nettoyage, fourniture client, fourniture de bureau, prestation clients, imprimerie, décorations…etc).
En retenant un minimum de taux de règlement de 60% de factures payées, on tombe raide sur un
montant de règlement effectué de 22 802 677 millions de dirhams à la fin 2004. En d’autres termes, il ne reste plus rien aux caisses d’Helios qu’un solde de trésorerie négatif
de 10,3 millions de dirhams. Assez près par ailleurs du montant comptabilisé dans le bilan, lequel est de
– 11,5 millions de dirhams.
A l’évidence, on constate à partir de cette analyse de la trésorerie qu’il est impossible de payer le loyer dû sans apport personnel par le compte courant ou par un découvert bancaire. Mais restons dans le cadre du bilan d’Helios tel qu’il a été présenté en 2004. Si comme le dit le document, le loyer a été réglé, on tombe sur des abysses. Au solde déjà négatif ci-haut, il faudra ajouter le montant du loyer (48 millions de dirhams) en plus du report du loyer 2003 (12,03 millions). Au final, le solde tombe à –71, 6 millions de dirhams.
Le bilan produit par Helios présente nombre d’anomalies, particulièrement dans le compte fournisseurs ou encore l’augmentation brutale du solde des débiteurs divers. En l’espace d’une année, entre 2003 et 2004, cette rubrique comprenant des clients n’ayant aucun rapport avec l’hôtel est passée de 2,2 millions à
35 millions. Et comme par hasard, ces débiteurs ont pour nom Palm Dorint, Vital Center, Kser mais surtout le Palais des Roses qui doit à lui seul, d’après la comptabilité faite par Helios, environ 31 millions de dirhams. Dans la colonne du passif, au niveau du compte fournisseurs, l’on tombe, après déductions du «reste à payer» vis-à-vis des achats de matières premières, des entretiens et réparations, des primes d’assurances et de tous les achats non stockés de matières premières et de fournitures, sur un reliquat de 48 millions de dirhams. Ce montant ne correspond à aucune écriture comptable sauf au montant du loyer qui n’a pas été réglé. Il y a aussi cette anomalie relevée par un expert, lequel note sur le compte des produits et charges et au niveau de la détermination du résultat du bilan une imputation d’écriture d’un montant de 160 633, 11 DH. Ce montant est tiré sur le compte des dotations d’exploitation sur l’exercice 2003 alors que, note l’expert, cette écriture doit correspondre à une autre écriture qui doit être inscrite sur le compte immobilisations et introduite sur l’actif du bilan. Simple erreur comptable ?