L’année 2011 est exceptionnelle à tous les niveaux. Féconde et riche en événements, elle tire désormais sa révérence, laissant derrière elle un large vestige de son passage. Le mouvement islamique est parmi les legs de 2011 par excellence, il en a représenté l’un des éléments marquants. Flash-back sur le déroulement de ce mouvement durant l’année 2011. Communément appelé «islamisme», ce mouvement qui, par définition, est un courant de pensée musulman, n’est pas né de la dernière pluie. La genèse de l’islamisme est, selon certains analystes, liée aux Frères musulmans, groupe fondé en égypte par Hassan El Banna en 1928. Mais la question qui se pose et qui s’impose maintenant est : Pourquoi en 2011 ce mouvement a-t-il pris une grande envergure et une importante extension? Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à être au devant de la scène politique et sujet de préoccupation intense? En fait, d’autres événements ont contribué à la forte émergence de l’islamisme. Le plus important en est le printemps arabe, fruit de la révolution. Un printemps qui a soufflé fort sur nombre de pays arabes, à commencer par la Tunisie, considérée comme le berceau de la révolution. Après la réussite de la révolution du Jasmin, qui a mis fin au régime de Ben Ali, le mouvement tunisien Ennahda a pris le pouvoir. La révolution hisse la voile et se dirige vers l’Egypte où elle jette l’ancre, occasionnant ainsi le naufrage du régime Housni Moubarak et la montée à la surface des Frères musulmans. La Libye n’est pas en reste. Après une lutte acharnée entre les forces pro-Kadhafi et les résistants laquelle lutte s’est soldée par l’arrestation et l’assassinat du dirigeant libyen, le Conseil national de transition (CNT) a mis fin à un régime dictatorial. En revanche, le cas du Maroc représente une exception dans la mesure où la montée du Parti de la justice et du développement (PJD) au pouvoir s’est effectuée suite aux élections législatives que le pays a organisées. Ainsi, le printemps arabe a déclenché l’hiver de l’islamisme. Cependant, la montée du mouvement politico-religieux qu’est «l’islamisme» a suscité chez les Occidentaux de nombreuses réactions. Fruit de la révolution, certains croient qu’il sera modéré, tandis que d’autres estiment qu’il n’y a que l’islamisme radical et que l’aspect «modéré» n’est qu’un leurre. Au milieu de toute cette cacophonie de voix, les mouvements religieux sont aujourd’hui majoritaires dans les Parlements marocain, tunisien et égyptien parce que l’espoir d’un avenir meilleur a été déplacé sur le terrain religieux. Quelles seront les retombées de ce nouveau courant? Verdict en 2012.