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Itinéraire d’un combattant

Son profil ne répondait pas à l’image que certains médias de l’époque coloniale essayaient de refléter et de répandre, pour des raisons politiciennes ou destinées à la consommation populaire, soit pour faire peur ou pour confectionner et véhiculer l’image idéale du présumé accusé ou de l’accusé potentiel puisque, étant pauvre et rebelle.
Abdelkader Barrada est avant tout fils de médecin. Déjà, au XIX alors que le commun des mortels, à l’empire chérifien, ne savait rien du monde qui existait de l’autre côté de la Rive méditerranéenne, Omar Ben Driss, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait visité une trentaine de pays. Les Espagnoles sont allés jusqu’à lui reconnaître le titre de Consul honoraire, un titre qui confirme son prestige et son statut de notable.
La carrière professionnelle de son fils Abdelkader, n’en n’est pas moins prestigieuse ou moins rentable.
Il était ingénieur et il pouvait facilement gagner sa vie loin des péripéties de l’action politique, mais il a préféré emprunter un autre chemin, que l’on estime épineux et dangereux. Du devoir nationaliste, il s’est fait une ligne de conduite sacrée.
Ses premiers actes, il les a faits, dans les milieux des paysans pauvres de Oued Boufekrane, dans la région de Meknès .
Son niveau d’instruction lui permettait de déjouer les manoeuvres coloniales qui visaient à faire signer à des paysans des opérations de ventes de leurs lots de terrain agricoles et arracher leur «consentement» par écrit. En 1934, on le retrouve en tant que membre actif de la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen.
Dans le même moment, il participe, en compagnie de Allal El Fassi et Mohamed Hassan El Ouezzani, à la constitution du Comité de l’action nationale.
Quelques semaines avant son exil à Tlemcen, en Algérie, il est sollicité par le directeur de l’hebdomadaire « L’action du peuple ».
En 1939, il s’évade de son lieu d’exil pour se réfugier à Tanger. La ville qui allait assister à son enlèvement, par des Marocains, alors que le pays commençait à peine à goûter les prémisses de la liberté. Un fruit qui a dû attendre longtemps avant de mûrir.

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